| J’ai de l’hiver dans les veines et des idées dans les vers
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| Tout décimé dans l'éther, rêve d’une cité dans l’Everest
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| Et décider en effet, je dessinais sans les traits
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| J’ai lésiné sur les faits, quand j’ai rimé je me tais
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| L'âme ailleurs en train de commander un café noir sans crème
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| Lisant des poèmes de François Villon errant sans thème
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| Tous ont confondu l’homme libre et l’esclave sans chaîne
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| Dans un monde médiocre, l’art est vu comme un sans gêne
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| Et ça en jette, des corps parfaits pour esprit vide
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| Malgré l’anti-cernes, ce début de siècle reste livide
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| Plus qu’des écrans pour camoufler l’abîme
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| Quand la vie est triste j’y dessine un beau sourire kabyle
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| Au fond j’ai toujours aimé ça
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| J’ai squatté dans les bars, écrivant dans des gares
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| J’ai jamais traîné tard, des poèmes j’en grattais des tas
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| J’en rappais des barres tandis que mes gars sortaient les soirs
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| La chose essentielle est celle que l’on ne dit pas
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| Chaque espoir est un paradis qu’on ne vit pas
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| Avance au ralenti vu les chimères qu’on traine
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| Je meurs de soif auprès de la fontaine
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| J’irai jamais plus loin que mes foutues idées noires donc je demeure en paix
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| Dépouillé d’illusion donc je demeure entier
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| Chaque seconde jusqu'à ce jour fut un miracle
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| Me dis-je surplombant la vie nocturne de mon pinacle
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| La création est la seule forme de lutte
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| Elle apaise mon âme d’ici que l’sort me bute
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| Sans elle, à coup sûr j’aurais plongé
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| Etre fier: jamais je n’y aurais songé
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| Encore quelques raps et puis tchao
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| Psaumes Métropolitains extirpés de mon chaos
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| J’ai toujours un carnet pour quand je rate mon bus
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| Inspire un bout de ville et puis recrache mon blues
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| Il y a Dieu et des cuisses de femme
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| Il y a mieux mais des risques de flammes
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| Peu d’ambition comme un Christ en CDD
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| Mon havre de paix tient dans ces 30 mètres carré |