| De prime abord nos rimes sont pas des métaphores
|
| Loin des fantasmes de nègres dans la musique et le sport
|
| Elles me bousculent dans l’effort, à l’abri du réconfort
|
| Plongé dans le formol, bouffe du poulet aux hormones
|
| C’est formidable bâtard, et sans l’oseille du Qatar
|
| Et nous on n’porte pas le même bleu que ces pédales d'écolos d’Avatar
|
| Alors au bout du canon, du délit d’faciès
|
| Aux damnés d’Fanon parce qu’y a d’quoi perdre patience
|
| Ici, trop d’chances de ramasser les ordures
|
| Chose promise, chôm'du, mais nous on reste des hommes purs
|
| Elevés à la sévère
|
| Donne moi du Jack, pas du thé vert
|
| Des vers à la Césaire, pas Jacques Prévert
|
| Je n’suis pas black ni homme de couleur
|
| Qu’on leur rentre bien ça dans leur putain d’crâne avant qu’il s’passe un
|
| putain d’drame
|
| Et quand j’ai faim ça crame, ils sont déjà au parfum
|
| Quand sur les pare-brises il pleut des parpaings
|
| L’entends-tu?
|
| La mélodie des mortiers
|
| Faut qu’tu t’y habitues
|
| La rue, trop énervée pour du slam
|
| Chérie j’n’ai qu’de l’essence pour te déclarer ma flamme
|
| D’origine cauchemardesque, on y est presque
|
| Pff! |
| Ici, pas de plume romanesque
|
| Plutôt pisser sur la fresque de leur époque coloniale
|
| Y a pas d’balle au centre dans une guerre patrimoniale
|
| Et que personne ne bouge quand le nègre entre
|
| Ça pue l’hémoglobine, ça pue la peur au ventre
|
| Qui prend sa mine innocente de peur qu’on la lui rentre
|
| N’ose pas mettre une seule baffe de peur qu’on la lui rende
|
| D’humeur comme mon encre, prêt à tacher
|
| Fâché, au nom d’une terre arrachée
|
| Doucement ou ma carabine va cracher
|
| Toujours au bord du drame, comme un simple contrôle de routine
|
| Qui au mieux s’prolonge en footing
|
| Et des volutes de fumée qui ne forment que des éclairs
|
| Fous-toi ton nucléaire au cul, on verra bien si t’as les idées claires
|
| Et j’en deviens le calvaire de vos doutes
|
| Ou l’explosif dans la soute qui n’demande qu'à prendre l’air |