Au départ, j’ai pas demandé d’naître ici
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Dans ce pays, dans un ghetto, dans une té-ci pour être précis
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On a pas atterri par hasard sur la piste
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Apparemment on est des invités pas prévus sur ta liste
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Si l’immigré cache sa peine derrière le voile
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L’Afrique fut dépouillée tu l’sais, ce fut le strip-tease intégral
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Mais quand ça crame à l’heure du crime
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Sarko se frotte les mains en accusant Mamadou ou Abdelkrim
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La suspicion comme si on sortait tous de taule
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Ou comme un colombien qui vient de l’aéroport Charles de Gaulle
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A leur avis, leurs colonies furent positives
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C’est pas ce que j’ai retenu en voyant les photos, diapositives
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L'école n’a pas accompli sa tâche
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Y’a peu d’réponses à nos questions et je m’demande qu’est-ce que ça cache
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Un Kärcher peut en cacher un autre
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Le Pen ou Sarko devraient coller leurs affiches côte à côte
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On tourne en rond comme des F1
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Aseptisés, manipulés comme les programmes de TF1
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On traîne les clichés comme des boulets à nos chevilles
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Les RG, les poulets prennent des photos là où j’vis
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Désolé si j’te provoque le choc
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«La fin justifie les moyens» c’est le slogan de notre époque
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L’indifférence fait saigner nos cœurs
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Quand j’additionne toutes nos souffrances, ça donne la somme de toutes vos peurs
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Excusez mon incompréhension, chacune de vos remarques me rappelle
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Que mon nom a souvent manqué à l’appel
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Je n’suis pas sûr de vouloir les mêmes choses que vous
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Je suis certain de n’pas être animé de la même flamme, j’avoue
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Que parfois, j’me pose des questions
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Nos ressemblances troublantes alimentent ma réflexion
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C’est à chacune de vos interventions que je confirme
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En ce qui concerne l’individualisme je suis infirme
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Handicapé certes, mais pas peu fier
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Mon âme s'élève, s'épanouit dans d’autres sphères
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L’intonation de vos voix, je la lis comme un livre
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Ce que vous pensez à mon sujet ne m’empêche pas d’vivre
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Je n’ai plus aucune larme à vous consacrer
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Que reste-t-il des symboles, de ce qui est sacré?
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L’intolérance fait saigner nos cœurs
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Quand j’additionne toutes nos souffrances ça donne la somme de toutes vos peurs
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Pour qu’on n’ait plus à voir le visage d’enfants en sang
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Il serait peut-être temps qu’on apprenne à vivre ensemble
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La différence c’est trop comment les gens en tremblent
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Se tuent pour une couleur de peau entre autres
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Le port du voile et la polémique que ça engendre
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L’immigration et la panique que ça laisse entendre
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Tu penses que les mentalités prennent l’ascendant
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J’en doute, t’es suspect si t’as pas la tête d’un Jean-Claude
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La banlieue et ses drames, l’Afrique et ses armes
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L’Islam, Oussama et ses hommes, et l’amalgame
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Fait que tout nous colle en somme, pour l’heure
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A nous seuls nous sommes la somme de toutes leurs peurs
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Et à ce mal on ne te vend pas d’remède en pharmacie
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Si, si t’es fils à papa Franc-maçon
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L’incompréhension fait saigner nos cœurs
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Quand j’additionne toutes nos souffrances ça donne la somme de toutes vos peurs
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Alors comme ça on est des sauvages, on n’est qu’une bande d’apaches
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Bien derrière des barreaux, bons qu'à recevoir des mandats-cash
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On avance pas à pas dans la nation de l'égalité
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Où en réalité d’un cas on fait une généralité
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«Racailles» vous avez qu’ce mot dans la bouche
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Et pour accomplir les sales tâches vous nous mettez pas sur la touche
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On arrêtera d’faire du rap sensé peut être le
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Jour où l’Assemblée ressemblera au vestiaire des Bleus
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Le danger est immédiat, chacun sa vision
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Le vrai déguisé par des médias qui créent la division
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L’Islam fait peur dans ce pays laïque
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Moi Halloween me fait plus flipper que l’Aïd
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Ne m’en voulez pas si mes vérités sont nues
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Elles sont présentables avant tout et peu connues
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La douce France fait pleurer nos cœurs
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Quand j’additionne toutes nos souffrances ça donne la somme de toutes vos peurs |