| Ça y est, ça sonne donc il est temps de se réveiller, dis
|
| Pendant qu’ma voisine s’tape l’album d’Vanessa Paradis
|
| Là il est 15 heures et d’mi, c’qu’on appelle «niquer la journée»
|
| Après la douche, le café, des pétards qui partent en fumée
|
| Une daronne jamais rassurée donc on lui dit «Maman t’inquiète pas»
|
| La hchouma nous prend l’dessus car dans ses rêves j’n’ai pas d’emploi
|
| Son cauchemar donc la thune faut bien s’la ferrer
|
| Donc j’descends, j’vais voir en bas, mais dans l’pays d’Sarko c’est fermé
|
| La Police recrute des fêlés toujours en manque d’adrénaline
|
| Vu qu’ils sont prêts à virer ma mère si elle refuse d’apprendre à lire
|
| C’est mort, et ça m'énerve, et ça s’mélange à mon inspi'
|
| V’là qu’j’m’efforce à vivre avec et depuis l'âge de mes douze piges
|
| J’abrège et comme trop d’monde, j’apprends le cours d’ma vie en bas
|
| Donc c’est à Sète que j’ai grandi, j’ai pas envie d’partir autre part
|
| Les gars, d’mande à XXX, on était fiers en HLM boy
|
| Mes souvenirs passent très vite comme ces chaînes de la parabole
|
| Putain, 18 heures j’ai même pas capté
|
| Le soleil tombe ici quand tous les fonctionnaires sont rentrés
|
| Cloîtrés, ça c’est pour tous nos frères en prison
|
| Courage, on reste dur comme faire un tête face à un bison
|
| Refuse pas l’bisou mais XXX dans le sens du poil
|
| Ne remue pas la plaie, j’te diversie le sel du poivre
|
| En vrai, t’as peur de quoi? |
| Mes jeunes font leur devoir
|
| Oui ils sortent un peu le soir et chient sur tous vos cours d’histoire
|
| Vas-y, ça m’a saoulé, c’est plus la peine
|
| 6 heures et d’mi, 19 heures donc il est temps de boire la 'teille
|
| Seul ou accompagné, je chauffe, paraît qu’y’a un paquet d’feuilles
|
| À côté on fait l’renard, pour voir qui a du bon seum
|
| Y’a l’fournisseur et bosseur, les caves et ceux qui détaillent
|
| Y’a deux-trois scooters volés et du shit collé sur la lame
|
| Hlam, mais la paix, elle est souvent sortie d’nos têtes
|
| Donc on f’ra tout le maximum pour se payer deux mois au bled
|
| Non personne changera l’Monde, j’parle seul de ce problème
|
| Il est 20 heures et quelques secondes, j’ai l’estomac qui m’dit «à l’aide!»
|
| Enfin, on sonne l’alerte quand y’a plus rien dans nos poches
|
| On demande rien à ses proches, on s’crame un stick sous le porche
|
| Y’a qu’cette fumée qui nous pose, d’autres ont pris la mauvaise drogue
|
| Si j’me souviens, avant les grands, ils étaient jdid à l'époque
|
| Mon pote, c’est 22 heures, j’ai pas envie d’mater l’film
|
| J’serai pas d’humeur comique à des moments où j’verrai des signes
|
| Sa mère, j’m’emporte vite, on dira qu’j’ai pris de l'âge
|
| Aujourd’hui, les petits, c’est des postes et des brise-glaces
|
| Un nouveau portable qui claque et puis l’Diable s’habille en Nike
|
| Il veut des XXX c’est tout, qu’est-ce qu’il s’en fout de Bioman
|
| Il est 11 heures du soir, ici l’hiver y’a pas un chat
|
| Si ça klaxonne en centre-ville c’est surement une soirée fiançailles
|
| C’est Sète et c’est comme ça de grandir à l’ile de Thau
|
| C’est pour Tayeb le niçois, l’enfoiré d’frère s’est barré trop tôt
|
| Et c’est pas mal non plus, chaque scénario nous a forgés
|
| On va pas s’plaindre non plus, grâce au micro j’ai voyagé
|
| Non j’vais pas vendre mon cul, mes rimes ne tourn’ront pas en boîte
|
| Y’a pas d’thune, c’est certain le rap va nous chauffer des pâtes
|
| Minuit, l’heure de sortie, là où les chiens d’viennent gris
|
| Une heure, ça passe trop vite, j’sais pas si tu m’as compris
|
| La nuit porte conseil, c’est à c’moment qu’j'écris l’plus en fait
|
| Week-end forcement j’prendrai l’stylo comme une grosse fête
|
| Un coca, un gros pét', mais ça nous dure pas longtemps
|
| Hachek, le samedi parfois vodka ou Ballantine’s
|
| La merde, vu que j’t’en parle, arrête l’instru j’veux qu’tu m'écoutes
|
| J’espère bien que tu m’entends, y’a pas qu’les gens qui me dégoutent
|
| La vie me laisse des doutes, autant de questions sans réponses
|
| On a des rêves, c’est p’t-être pour ça qu’on voudrait redevenir gosse
|
| La 'zique, évidemment, elle s’arrêtera un jour, c’est sûr
|
| L’humain, je le soignais mais cachera bien ses blessures |