
Date of issue: 29.08.2019
Record label: Anouche
Song language: French
Le bout du tunnel(original) |
9 Décembre 84 |
Il tient la main de sa copine pour défier l’hiver |
La nuit part pour être belle |
Mais elle se transforme vite en triste fait divers |
Ils se croient seuls au monde dans les ruelles mais à l'évidence ils ne le sont |
plus |
Deux Skinheads en manque d’embrouilles et d’adrénaline viennent leur tomber |
dessus |
Une gifle pour éloigner la fille |
Les mecs le rouent de coups à deux contre un |
Le visage contre le bitume glacé voyant la mort arriver il se sent contraint |
De sortir son arme car il est tout sauf un enfant de coeur |
L’un des Skins meurt sur le coup et l’autre hurle encore sa douleur |
Tout est allé si vite mais pourquoi ces mecs se sont retrouvés sur son chemin |
La douleur physique n’est rien quand il la compare à la peur du lendemain |
Il s’est rendu au matin plaidant la légitime défense corporelle |
Il est jugé en quelques mois en prends 10 ans de réclusion criminelle |
Il pense souvent à eux, il rêve tout le temps à elle |
Il a beau regarder très loin il ne voit pas le bout du tunnel |
Il découvre le cauchemar, l’humiliation, les matelas crades |
Les pieds enchaînés lors des transferts, et les bagarres lors des promenades |
Et alors qu’il subit depuis plus d’un an le système carcéral |
Une terrible nouvelle vient ajouter sa voix à la triste chorale |
Il est porteur d’un étrange virus que le monde découvre craintif |
1985 nouvelle sentence, il est séropositif |
Aucun traitement n’existe, plus rien à perdre il se sent condamné à mort |
Alors il va être le plus fou dans un monde où c’est la loi du plus fort |
Il tombe dans tous les pièges là où la spirale de la violence se corse |
Et puisqu’on le traite comme un chien, alors il sera le chien le plus féroce |
Il sort enfin au bout de huit ans, l’avenir aussi triste que son pactage |
Les poches vides mais le sang plein de rage alors il monte sur un braquage |
Il se fait serrer un an plus tard et c’est le retour à la case cauchemar |
A la case où tout est sombre et où la nuit dure des semaines isolé au mitard |
Il ne pense plus à eux il ne rêve plus à elle |
Il n’ose même plus regarder devant, il est trop loin le bout du tunnel |
Ou alors ce bout du tunnel, il va falloir se le construire |
Il sait que s’il ne tente rien, c’est dans ces murs qu’il va mourir |
9 octobre 94, date d’anniversaire de l’abolition de la peine de mort |
Il réussit son évasion et abolit lui-même son triste sort |
Quelques mois de cavale seulement avant de rejoindre les murs tout gris |
Quelques mois de liberté agités avant de repeindre les murs d’oubli |
Il est alors placé directement dans les quartiers de haute sécurité |
A l’isolement pendant 5 ans, on lui dit que c’est tout ce qu’il a mérité |
Quand il se regarde dans le miroir, il a peur de ce que le reflet lui montre |
C’est vrai ça n’a jamais été un tendre mais la prison a fait de lui un monstre |
Un malheur n’arrivant jamais seul, le sida se déclare, la maladie s’installe |
Il meurt peu à peu sans assistance et dans l’indifférence la plus totale |
1995 à deux doigts de quitter la prison pour le cimetière |
La trithérapie fait son apparition et lui remet doucement les pieds sur terre |
Poussé à nouveau vers la vie et essayant de voir derrière les barreaux de fer |
Il se marie avec celle qu’il aime, ses sentiments réchauffent enfin l’atmosphère |
Mais son jugement toujours en attente finit un sale jour par tomber |
Pour évasion et braquage il prend 30 ans, le bout du tunnel s’est estompé |
Pourtant il garde en lui l’espoir, il a tellement tutoyé la mort |
Il se sent invincible c’est sûr il sait qu’un jour il retournera dehors |
En 2000 il se met à écrire, sa nouvelle arme pour survivre face au système |
Il gratte jour et nuit, ce n’est plus lui désormais mais c’est son stylo qui |
saigne |
Il écrit son premier livre et tient en ligne le premier blog d’un prisonnier |
Ses oeuvres transpercent les portes blindées et maintenant plus personne ne |
peut nier |
Qu’il est vivant, qu’il existe, qu’il réinvente le mot avenir |
En 2008 nait sa fille et l’amour et la vie ne sont plus des souvenirs |
Il a les mains sur ses stylos, fini le temps des mains en l’air |
«Avant je m'évadais au pistolet |
Aujourd’hui je m'évade à l'épistolaire» |
Il sort en janvier 2010 avec des projets et des repères |
Après 25 ans passé dans un tunnel |
Laurent a rejoint la lumière |
(translation) |
9 December 84 |
He holds his girlfriend's hand to defy the winter |
The night leaves to be beautiful |
But it quickly turns into a sad news item |
They think they are alone in the world in the alleys but obviously they are not |
more |
Two skinheads in lack of trouble and adrenaline come to their fall |
above |
A slap to get the girl away |
The niggas beat it two on one |
Face against the icy asphalt seeing death coming he feels compelled |
To pull out his gun 'cause he's anything but a kid at heart |
One of the Skins dies instantly and the other is still screaming in pain |
It all happened so fast but why did these guys get in her way |
Physical pain is nothing when he compares it to the fear of tomorrow |
He turned up in the morning pleading bodily self-defense |
He is judged in a few months and takes 10 years of criminal imprisonment |
He often thinks of them, he dreams of her all the time |
No matter how far he looks he can't see the end of the tunnel |
He discovers the nightmare, the humiliation, the filthy mattresses |
Chained feet during transfers, and fights during walks |
And while he has suffered for more than a year the prison system |
Terrible news adds its voice to the sad choir |
He is carrying a strange virus that the world discovers fearful |
1985 new sentence, he is HIV positive |
There's no treatment, nothing left to lose he feels condemned to death |
So he's gonna be the craziest in a world where it's the law of the strongest |
He falls into all the traps where the spiral of violence thickens |
And since we treat him like a dog, then he will be the fiercest dog |
He finally comes out after eight years, the future as bleak as his pact |
Pockets empty but blood full of rage so he rides on a robbery |
He gets squeezed a year later and it's homecoming nightmare |
In the hut where everything is dark and the night lasts for weeks isolated in the mitard |
He no longer thinks of them he no longer dreams of her |
He doesn't even dare to look ahead, he's too far at the end of the tunnel |
Or this end of the tunnel, we'll have to build it |
He knows if he doesn't try, he'll die within these walls. |
October 9, 94, anniversary of the abolition of the death penalty |
He succeeds in his escape and abolishes his sad fate himself |
Only a few months on the run before joining the gray walls |
A few restless months of freedom before repainting the walls of oblivion |
He is then placed directly in the high security quarters |
In solitary confinement for 5 years, told that's all he deserved |
When he looks in the mirror he is afraid of what the reflection shows him |
It's true he was never a tender but the prison made him a freak |
Misfortune never comes alone, AIDS breaks out, disease sets in |
He dies little by little without assistance and in the most total indifference |
1995 close to leaving prison for the cemetery |
Triple therapy makes its appearance and gently brings him back to earth |
Pushed back to life and trying to see behind iron bars |
He marries the one he loves, his feelings finally warm the atmosphere |
But his judgment still pending ends up one bad day falling |
For escape and robbery it takes 30 years, the end of the tunnel has faded |
Yet he keeps hope in him, he was so close to death |
He feels invincible for sure he knows that one day he will go back outside |
In 2000 he began to write, his new weapon to survive against the system |
He scratches day and night, it's not him anymore but his pen that |
bleeds |
He writes his first book and keeps a prisoner's first blog online |
His works pierce armored doors and now no one |
can deny |
That it's alive, that it exists, that it reinvents the word future |
In 2008 his daughter was born and love and life are no longer memories |
He got his hands on his pens, gone are the days of hands up |
"Before I was escaping with the pistol |
Today I escape to the epistolary” |
It comes out in January 2010 with projects and landmarks |
After 25 years in a tunnel |
Laurent joined the light |
Name | Year |
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Des gens beaux | 2021 |
Mais je t'aime ft. Grand Corps Malade | 2023 |
Pendant 24h ft. Suzane | 2021 |
Mesdames | 2021 |
Chemins de traverse ft. Julie Berthollet, Camille Berthollet | 2021 |
Je m'écris ft. Grand Corps Malade, Zaho | 2008 |
Dimanche soir | 2019 |
Pas essentiel | 2020 |
Une sœur ft. Véronique Sanson | 2021 |
L'ombre et la lumière ft. Grand Corps Malade | 2008 |
Tu es donc j'apprends ft. Charles Aznavour | 2019 |
Inch' Allah ft. Reda Taliani | 2019 |
Roméo kiffe Juliette | 2019 |
Enfants du désordre | 2021 |
Thème de Joe ft. Grand Corps Malade | 2012 |
Ensemble | 2018 |
Les voyages en train | 2006 |
Espoir adapté ft. Anna Kova | 2019 |
Poker ft. Ehla | 2018 |
J'ai oublié | 2019 |