Le soleil se termine au loin, embrase les tours
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Je marche seul comme ceux que n’embrasse plus l’amour
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Les rues sont larges pavées d’love, mes souvenirs d’enfance
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Et les murs noircis d’jaune pisse, triste adolescence
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Bien qu’il fasse depuis peu nuit, c’est comme si le jour n’se levait jamais
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vraiment ici
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Rêves collectifs, argent sale, femmes, voitures
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Tu m'étonnes, que ma vie ne soit pas faite sans rature
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Je m’suis longtemps demandé c’qu’il y avait au-delà des immeubles
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Cette question creuse un trou que souvent le vide meuble
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Mais bref j’ai vu la suite, comme la terre promise
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Et une vie moins digne ne pourrait être admise
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J’recrache comme l’herbe l’air d’hiver
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Du haut d’ma dégaine faite pour les faits divers
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Le bus arrive que j’prends comme tout le monde
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J’voudrais bien avoir d’la thune comme tant d’monde
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Je veux…
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Je veux rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Juste rentrer chez moi
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Laissez-moi, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Je veux juste, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Laissez-moi, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Nos visages sont tous différents et tous anonymes
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Pourtant, c’est la même mélancolie que l’on décline
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Tous, à l’ombre de nos tracas quotidiens
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Probablement tous moins proches du tout que du rien
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Ma mère hausserait les épaules et m’dirait
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«C'est comme ça. |
Que veux-tu? |
n’est-ce pas ici qu’on a porté nos pas?»
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Une vieille dame «Madame, est-ce que vous voulez vous asseoir?»
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Elle saisit fort son sac à main et fait semblant de n’pas m’voir
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Mon indifférence, sa peur, réglées sur le même conditionnement
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Parce que c’est comme ça qu’on vit, depuis tellement longtemps
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On s’croise, on s’toise c’est rare qu’on échange
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Ce genre de situations fait qu’des fois on y pense
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Mais ça c’est au mieux, au pire on s’embrouille
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Face à l’autre dans c’monde on a la trouille
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Beaucoup rêvent d'être riches et célèbres
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Comme si à part ça tout était funèbre
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Je veux rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Juste rentrer chez moi
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Laissez-moi, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Je veux juste, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Je veux juste, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Et quand j’veux descendre les contrôleurs montent
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A peine ils m’voient ils s’braquent comme si j’fraude il s’trompent
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J’prends mon ticket, j’leur jette à la gueule
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Et j’enfonce ma tête, dans mon veston, laissez-moi m’en aller, je marche seul
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Les lumières de la ville quand les soirs d’hiver elles s’allument
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C’est tellement agréable, j’avance mais je rêve de recul
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Au bout d’mon bras gauche y’a mon sac de sport
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Faut dire qu’j’en ai fait contraint quand j'étais dehors
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Dans l’sac quelques habits propres et quelques bricoles
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Le genre de trucs qui valent rien ici là-bas d’l’or
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J’pourrais m’sauver, courir puis disparaître
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Après sûrement un avis d’recherche les pleurs de ma mère
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Alors ça sert à rien, j’aurais dû y penser avant d'être un vaurien
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J’y suis presque, triste, je vois déjà chez moi d’loin
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Devant les portes immenses infinies du pénitencier
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Bienvenue dans l’abîme de nos destinées
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Je veux rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Juste rentrer chez moi
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Je veux juste, juste, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Je veux juste, juste, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Je veux juste, juste, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Je veux juste, juste, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Je veux juste, juste, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi simplement rentrer chez moi
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Je veux juste, juste, juste rentrer chez moi
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Laissez-moi s’il vous plaît rentrer chez moi |