| J’ai appris l’clash dans la rue, des piques, j’en ai décochés des centaines
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| Et quand on descendait en équipe, on décrochait des antennes
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| C'était la merde chez moi, ça va pas fort mais rien qu’on flambe
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| J’me vengeais dehors avec mes frères qui cherchaient le même réconfort
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| Dans l'équipe bigarrée qu’on forme, pas les mêmes backgrounds
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| Donc les plus doux jouaient les durs devant les murs, on n’aime pas craindre
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| Parti d’chez mes darons, j’avais plus qu’deux valises presque vides
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| J’dévalise les shops, désormais, j’suis seul, faut qu’j’reste vif
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| J’dormais dans des escaliers ou chez mes khos, mais ça m’gêne
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| Et, dans mes sons, j’jouais des rôles, j’parlais d’euros et d’sapes chères
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| C’est trop simple d'être compliqué, c’est compliqué d'être simple
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| On s’est fait soulever par tout un tieks, on était p’t-être cinq
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| Devant les autres, on grossira les chiffres et les exploits de chacun
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| On transformera les gifles en ogives, histoire de choquer
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| Fasciné par les vrais G’s, kilos d’shit dans la Jeep
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| Et puis au cimetière des rêves, gisent nos espoirs de chacals
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| Plus d’espace dans mémoire vive, des histoires sur des sparadraps
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| Une espèce d’ennui morbide qui fait qu’au fond t’espères un drame
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| Et puis l’envie disparaîtra à l'âge du premier disparu
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| Quand j’ai compris qu’j'étais un lâche, de ceux qui romantisent la rue
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| Un micro dans un mal est pris, un malappris nous l’a sorti
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| Mon frère m’a dit: «Té-ma les prix», pas un centime mais on l’a pris
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| Au moins, on aura tenté, ça y est, voilà l’avenir
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| Essayer d’prouver qu’t’es un vrai, le devenir en arrêtant d’essayer
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| Ouais
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| Plus tard, j’remercierai les traîtres de mettre en lumière ceux qui sont vrais
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| Qui aurait pu prévoir qu’le rap me sauv’rait?
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| Faut qu’j’sois là pour mes cas sociaux, tout ça me tracasse aussi
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| J’suis plus ce mec insouciant, j’ai pas connu qu’un suicide
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| Une ambulance passe et sur la prod', les sirènes sont accordées
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| Elles veulent savoir si j’me souviens encore d’elles
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| Le sang gèle, toujours le même cauchemar
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| La vérité blesse, et y a qu’aux gens qu’j’aime que j’mens
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| Je sens qu’j’gêne, ils ont la haine que j’monte
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| La vérité blesse et y a qu’aux gens qu’j’aime que j’mens
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| Petit Isma est né le jour où les muguets se vendent en brins
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| Ému, face à la mer, j’ai humé ce vent d’embrun
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| Le rap, c’est l’art du cri, le goût du zèle des règles enfreintes
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| Mais l’homme à qui t’empruntes laissera les siennes sur l’arme du crime
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| Alors j’refuse les offrandes, l’esprit traversera le ciel
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| Quand les souffrances seront sans frein, l’un de nous renversera les chefs
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| Avec un rire couleur safran, aucun d’ces connards n’s’affrontent
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| C’est les soldats qu’on laisse au front et c’est pas eux qui les sauveront
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| Au fond, c’est vrai, jusqu'à Sevran, à peine sevrés, on a la tête chaude
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| À part la miff', j’suis comme le destin, j’tiens à peu d’choses
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| J’ai trop bougé pour m’approprier un tieks
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| J’ai joué un rôle devant les hyènes avec ma propre idée en tête
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| J'étais mort de peur à chaque fois que j’ai dû casser un tête
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| Les vautours patientaient comme si j’passais un test
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| Et dans un sale plan, signal d’alerte sur l’moniteur
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| Ça peut t’coûter cher d’y tremper, comme à la piscine Molitor
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| T’as beau me dire que tu maîtrises mais t’es quand même alcoolique
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| Ça me rend triste, même quand tu m’souris d’un air mélancolique
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| Seine Zoo, les jeunes fennecs, les lionceaux, les éléphanteaux
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| J’ai pris de l'âge mais j’crains toujours ma daronne et les fantômes
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| Faut qu’j’sois là pour mes cas sociaux, tout ça me tracasse aussi
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| J’suis plus ce mec insouciant, j’ai pas connu qu’un suicide
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| Une ambulance passe et sur la prod', les sirènes sont accordées
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| Elles veulent savoir si j’me souviens encore d’elles
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| Le sang gèle, toujours le même cauchemar
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| La vérité blesse, et y a qu’aux gens qu’j’aime que j’mens
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| Je sens qu’j’gêne, ils ont la haine que j’monte
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| La vérité blesse et y a qu’aux gens qu’j’aime que j’mens
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| La première relation t’a fait souffrir donc t’esquinteras la dernière
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| Mais, la rre-gue, c’est comme une escalade aux règles infernales
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| Et ça réglait ses comptes à coups d’extincteur à l’internat | 
| Quand s’arrêtent les secondes d’une nuit sans fin que plus rien n’alternera
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| Jamais seuls, alors mes scards-la pleurent à l’intervalle
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| La peur à l’intérieur, on la tue mais on l’enterre mal
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| Cher monsieur, on s’construit sur des bases déséquilibrées
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| En amour, j’nique tout, obligé d’dévaster ce qui m’effraie
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| Te laisse pas manquer d’respect quand un mec te drague, miss
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| Si j'étais bien dans ma tête, j’aurais pas fait l’choix d'être artiste
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| Vends-leur ton putain d’rap lisse et le contrat glisse
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| Wesh, j’vois plus tes potes sur la tracklist
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| Vu comment tu suces, ça m'étonnerait qu’on t’shoote
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| Indépendants comme PNL, on veut être les premiers comme JuL
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| Dans l’rap, c’est notre souffrance qu’on t’sème comme des indices
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| C’est comme une putain d’revanche quand j’saigne les maisons d’disque
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| Attends, vas-y, il veut quoi là-ui'c, là? | 
| Il croit j’vais répondre ou quoi?
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| «Euh Ken, c’est Galvin, Galvin Lasagne de chez *bip* Musique. | 
| On aimerait bien
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| t’parler parce qu’on… on développe donc la branche musique urbaine de…
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| euh (tss, allez vas-y toi) …de notre boîte donc euh, et euh premièrement
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| pour t’féliciter pour cette belle réussite que t’as…»
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| Allez, arrache ta gueule |