| Écrire, c’est la première action d’un homme privé de liberté
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| J’ai pour preuve les noms des prisonniers gravés sur les murs des geôles
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| Et c’est pur comme l’amour des jeunes
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| Le murmure des gens s’amplifie, on vit à peine, on meurt déjà
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| C’est l’son des caves qui remonte et dérange ces putains d’riverains
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| Pour partir loin, j’ai fraudé, nique le train et ses tarifs pleins
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| Le béton m’a dit: «T'as la tête chaude» mais le pire dans la vie
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| C’est pas qu’il t’arrive quelque chose, c’est qu’il t’arrive rien
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| Si l’un des miens fatigue, on le relaie
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| Et, si l’un des miens tombe, on le relève
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| Mais, si l’un des miens part, je m’en remets pas
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| Même si je crois qu’on part d’ici-bas pour mieux renaître
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| On sera là pour sa re-mè, l’un des miens tombe, on le relève
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| On sera là pour sa re-mè, on part seulement pour mieux renaître
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| Le corps est identifié chez le coroner
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| Hier encore, il kiffait sur le corner
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| Quand la vie vient te gifler, faut les cojones
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| Encore une page écornée, un péché authentifié avant qu’on renaisse
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| Tu veux faire du chiffre et finir couronné?
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| Tu veux défoncer toutes les portes, pense au courant d’air
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| Pas-Pas-Pas encore honnête, je l’avoue, j’ai le cœur en miettes
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| Je n’ai qu’un remède, c’est l’amour, gêné que l’on m’aide
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| J’ai l’appui de mes jeunes loups, y’en a qui me manquent
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| Y’a des kilomètres devant nous avant qu’on renaisse
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| Quand ta bonne étoile est pudique, un ciel noir
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| Une larme qui nettoie les pupilles, un camé sort
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| Une lame dont on parlera plus tard mais qui, pour l’moment
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| Ne grave qu’un «Au secours» sur les toilettes publiques
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| Qu’est-c'que tu connais d’un keumé qui s’shoot?
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| La survie vaut le prix d’un camé qui souffre
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| Un homme seul avec une lame sale, soudain, l'âme sort
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| Étouffée par le bruit d’une canette qui s’ouvre
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| On part pour renaître
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| Un parcours en zigzag ou parcours honnête
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| Tout l’monde part pour renaître
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| Qui s’ra là pour sa re-mé?
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| J’ai l’amour pour remède
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| On part pour renaître, ciel noir, ciel noir
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| Two, three, four
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| Ah ahhh ah ahhh ohh
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| Ah ahhh ah ah ohhh
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| Diabi, tu m’dis quand c’est bon
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| Ah ahhh ah ahhh ah
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| Ah ahhh ah ahhh ah
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| Au-dessus des nuages, le soleil brille intensément
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| Retour sur terre, le ciel est noir, une mère enterre ses morts
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| Tous dans le même bateau mais où est-c'qu'on va?
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| On est tous aveugles dans ce convoi
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| Les passants ont des masques et dévorent tout, comme une masse
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| Qui ressemble au Sans-Visage du Voyage de Chihiro
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| Les démons s’amassent autour du corps qu’on ramasse
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| Et le sang paraît plus noir à l'éclairage d’un gyro'
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| Ils ne pensent qu’aux millions alors je prends les liens sans eux
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| Je finis en haut et deviens lion
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| L’amour est une essence
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| La mort est une naissance
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| Un jour, il ne restera plus rien de ces bouches qui maudissent
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| Rien de ces horizons flous qui jaunissent
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| Plus rien de nos mères, de nos fils, de mon disque
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| Il ne restera rien d’ces volcans qui vomissent
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| Et puis plus un seul écho de l’orage qui tonne
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| Plus un brin de pollen et plus un gramme de sel
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| Et plus rien de ces copeaux de nuages qui tombent
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| Quand des golems de béton armé grattent le ciel
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| Il ne restera rien des étoiles vacillantes
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| Qui s’avancent vers le centre de ces galaxies évanescentes
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| Ni temps, ni dimension, ni sens
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| L’Univers deviendra comme avant sa naissance
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| Ciel noir |