Le présent nous éprouve
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Pourquoi marcher tête basse?
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Le soleil brille pour tous
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Et jamais ne s’efface
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On m’a trop dit de changer
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Que je mettais mon avenir en danger
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Leurs boniments dans les grands sacs
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J’ai mis les grands rêves dans les grandes boîtes
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Ma caravane passe, les tocards rêvent
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D’arracher la joie de vivre à coups de Tokarev
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Sauf si pour eux, tout ça s'écrit d’un trait
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En bas du chèque, pour se payer une grosse cylindrée
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Les soucis qui vont avec et la peur du destin insipide
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Comme la conscience, tout ça ne se nettoie pas au liquide
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Ces regards noirs jetés au-dessus des épaules
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Y’a que les plaques de peaux séchées aux coudes qui décollent
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Si ce n'était que les élèves en cours qui déconnent
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Les fondations des rêves plongent au cœur des écoles
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Quelques profs ont glorifié mes défaites
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L’immense majorité rangé mes ambitions, pliées dans une boîte d’allumettes
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Étalonnée de 0 à 20
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Ma vie, une série où je défie leur loose à la fin
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Leurs prédictions sur mon futur destiné aux cabanes
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Elles ne valaient pas mieux que celles de Paco Rabanne
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À tous ceux qui juraient que le rap était notre passade
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Hello c’est moi, bang, ouh, la rafale
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Je garde encore mes délires d’ado
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30 ans après, aucune aiguille ne pique ma peau
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Sans courte échelle pour le nirvana, on y va par nos propres moyens
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Et tant pis si je chute en chemin
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Chaque jour est une grande date
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On met les grands rêves dans les grandes boîtes
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Le présent nous éprouve
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Pourquoi marcher tête basse?
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Le soleil brille pour tous
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Et jamais ne s’efface
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On m’a trop dit de changer
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Que je mettais mon avenir en danger
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Leurs boniments dans les grands sacs
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J’ai mis les grands rêves dans les grandes boîtes
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«Mr. |
Mussard, qu’est-ce qu’on va faire de vous ?»
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Voilà ce qu’on me disait
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À peine quelques centimes, c’est ce qu’ils auraient misés
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C’est vrai, j’ai rarement révisé
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Vu que je ne tenais pas en place, j’avais un peu de mal à me focaliser
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Toujours dans les nuages sur le carnet, voilà ce qui se lisait
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Trop d'énergie, ils n’ont jamais su la canaliser
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De toute façon, j’visais pas l'Élysée
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Juste un petit gars comme tous les autres sur une route même pas balisée
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Ils m’ont dit: «Gardes les pieds sur terre ou tu vas t’enliser»
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Et pendant un temps, j’y ai cru puis je me suis ravisé
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Ici-bas, on t’apprend à suivre, pas à te réaliser
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Les songes attendent que les jours reviennent pour les carboniser
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J’ai confié les miens aux alizés
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Je les ai chéris, sacralisés
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Puis, comme un GI dans la rizière
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J’ai remonté les manches, ajusté la visière
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Et c’est devenu clair, comme de l’eau minéralisée
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J’avais des buts et ce jour-là, j’ai osé les viser
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Je ne voulais pas être une jeune pousse qu’on oublie d’arroser
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Qui, pour survivre, devra se contenter de gouttes de rosée
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Aujourd’hui encore, j’entends leurs sarcasmes
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Chacune de mes phrases, un retour de flamme
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Et chaque jour est une grande date
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On met les grands rêves dans les grandes boîtes
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Le présent nous éprouve
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Pourquoi marcher tête basse?
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Le soleil brille pour tous
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Et jamais ne s’efface
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On m’a trop dit de changer
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Que je mettais mon avenir en danger
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Leurs boniments dans les grands sacs
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J’ai mis les grands rêves dans les grandes boîtes |