| Moi, je voulais que mes raps soient des putains de caresses ou des poings dans
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| la gueule
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| Que ça reste un phare dans ces ténèbres quand nos scrupules disparaissent,
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| je suis seul
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| Je suis seul avec ma plume, je célèbre la vie
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| Écume les trottoirs de la ville loin de ces cours où nos colères comparaissent
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| Je voulais profiter de ce couplet pour les coups que j’ai pas rendu
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| Mec, puisse notre zique nous rendre ce putain d’espoir qu’on a perdu
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| Seulement, voilà, rien n’apaise le poids des remords
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| Quand vivre, c’est faire semblant de ne pas être mort
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| Serrer le mors entre ses dents et se prétendre pur sang
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| L’alcool aidant, se détendre et déballer ce que tu ressens
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| C’est dans ces moments sombres que mes pensées me trahissent
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| Et que la peine encombre le beat, quand les rivières d’amour s’tarissent
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| Je débite des vers nourris aux drames vu que ma peau porte le deuil
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| Je laisse aller, ma rage s’envole comme dans un con de ballet de feuilles mortes
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| Mec, j’apporte à ton seuil, mon rap, ma routine
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| Et ces révoltes qu’on essaie de castrer à coups d’or et de platine
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| À coup d’or et de platine
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| Et je voulais juste parler, lester la douleur que j’emmagasine
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| Non, rien à foutre des couv' de magazines
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| Ça guérit pas le mal que je couve, cousine
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| Je t’ouvre mon cœur en putains de rimes assassines
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| Mon groove fascine comme luxe et liasses de papier
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| J’aime les gros BM mais j’oublie pas que la liberté, ça marche à pied
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| Eh le succès, c’est trop nocif
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| Et j’ai perdu en amitié tout ce que j’ai pu gagner en chiffres
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| Héritier de la violence à l’espoir chétif, que la vie a châtié
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| Je veux plus réduire mon champ de vision aux murs du quartier, non
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| Les sentiers de la gloire sont truffés de salopes, petit, sois pas triste
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| Le jeu est truqué depuis le procès du Christ
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| Je résiste malgré la hargne qui me lacère les entrailles
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| Mais il y aura combien de larmes sincères à mes funérailles?
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| Juste une entaille sur la joue de la France, man, pour que les données changent
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| Qu’on baise les putes qui touchent à la vertu des anges
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| Étrange sensation de crainte quand je vois leurs lois enfreintes
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| C’est comme s’ils injectaient de la haine dans la matrice de nos femmes
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| enceintes
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| Je garde le cadavre de mon innocence perdue, mon enfance calcinée
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| Dans ces rues où dansent les âmes de ces gosses assassinées
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| J’ai cru en la haine, aujourd’hui, je doute
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| Mec, être un homme, c’est regarder le Diable droit dans les yeux
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| Et lui dire d’aller se faire foutre
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| Je shoote l’enfer et le mal que mon corps abrite
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| Et j’ai juré à mon cœur que jamais plus je n'écouterai que ma bite ou mes poings
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| J’habite une blessure, un coin où rage immigre
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| Qui ne comprend pas ne comprendra jamais le rugissement du tigre !
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| Que ceux qui me dénigrent s’enfoncent ma poésie
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| J’voulais juste dégager mon cul de la trajectoire de ce putain de fusil
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| Ça me bousille le crâne alors j’ai choisi de l'écrire
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| Quand tout crame, décrire ce qui trame, détruire mon moi infâme
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| Sous les éclats de rire de la foudre et le chant des armes
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| Ce monde sale où la poudre parle et le ciel boude
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| Une larme de sky pour nos morts, ceux que le sort poignarde
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| Maman, Dieu te garde, je sais que Papa nous regarde depuis les cieux
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| Depuis mes yeux via ma bouche, lâche ce qui me touche vieux
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| Je couche sur le faf ce monde vicieux pour ceux de ma couche
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| J’accouche ces mots, seul dans ma putain de chambre
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| Deux mille un, ce mardi, le onze septembre |