J’respire encore
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Pourtant, j’sens la chaleur sur mes lèvres
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Le peur s’empare de moi
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Toi qui m’regarde
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Sais-tu c’que c’est d’rentrer à la baraque
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Avec la peur d’voir des gars qui sont là pour te marave
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Ou bien alors des képis qui t’visent derrière un barrage
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Le regard des victimes quand j’laisse parler ma rage
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Mon cœur serré qui bat quand j’met une banane
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Ce cafard qu’on braque sans remords, tard, à la sortie des palaces
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Ces armes attachées au-dessus des savates
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Tous ces pigeons, morts de trouille, et qui me déballent des salades
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Mon CV, criblé d’violentes bagarres
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Mon nom sur les bouches des journaleux à l’avenue Wagram
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Des plus gros loups ici-bas arborent des cravates
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Ils racontent que j’suis un sociopathe, ils chantent que je suis malade
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Qu’est-ce que j’peux rêver de plus, les trimballer en balade
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Le baiser de la peur, c’est c’moment où on les attache
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Ou devant les coffiots quand on les attaque
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Vie à cent à l’heure, dans mon camp, on parle pas d’amour mais d’attaches
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J’danse avec la mort au bal des gangsters
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Tout c’que j’sais, j’l’ai appris des lèvres-mêmes de la peur
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La société m’appelle dur élève de la peur
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Chaque jour qui passe est un d’plus sans qu’on m’enterre
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C’qu’ils racontent dans la presse, sans commentaire
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Pire quand j’grimpe agilement sur l'échelle de la peur
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Et que c’monde, pour mesurer l’ampleur de ma rancœur
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Chaque jour qui passe est un d’plus sans qu’on m’enterre
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C’qui m’sort du lit l’matin (l'matin)
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C’est pas les rires des gamins (non)
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Mec c’est la peur
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C’qui me noue l’estomac tout l’temps (tout l’temps)
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C’est pas la faim qui m’tenaille
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Ouais c’est la peur
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Le poison qui coule dans mon sang
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C’est comme un mal incurable
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Qu’on appelle la peur
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Et demande à qui m’comprend
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C’que j’ai dans l’cœur quand j’dis passer du bon temps
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J’suis un rebelle qui cherche sa cause
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Les chapelles où j’prie sont des murs avec des mosaïques d’hématomes
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Rares sont ceux qui s’mouillent
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Dans ces flaques où j’patauge, j’ai peur d’moi-même
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Préfère la mort à la taule
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Paranoïaque dans mon équipe fais gaffe à la taupe
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J’prends qu’du clean, pas des rats qui tapent dans la coke
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Qui chantent comme des merles dans les bars face à l’alcool
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Ou qui s’confient sur le plumard à la première gonzesse qu’ils racolent
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J’ai autant d’craintes que d’balles dans l’matos
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Les couchers sont difficiles, d’où les réveils atroces
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À plus d'180 sur les boulevards, ça chie sur moi dans l’box
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J’roule avec un scribouillard dans l’coffre
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J’sais où j’vais, parce que les tafioles tâtonnent
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Et devant les agneaux, ils passent la tenue d’Capone
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J’suis c’type au téléphone, celui qui réclame la somme
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Tant qu’t’es au volant, attend qu’les fusils d’assaut m’assomment
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Si j’ai l’mal, j’ai aussi la peur comme assoce
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J’ai baisé la vie, alors la mort me mange à sa sauce
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Ma course folle crève l'écran
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Crible, cross, crampe, crasse et sang
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Crise, crèche, plans, crime et cran
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J’danse avec la mort au bal des gangsters
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Tout c’que j’sais, j’l’ai appris des lèvres-mêmes de la peur
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La société m’appelle dur élève de la peur
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Chaque jour qui passe est un d’plus sans qu’on m’enterre
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C’qu’ils racontent dans la presse, sans commentaire
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Pire quand j’grimpe agilement sur l'échelle de la peur
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Et que c’monde, pour mesurer l’ampleur de ma rancœur
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Chaque jour qui passe est un d’plus sans qu’on m’enterre
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Tout c’que j’ai appris
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J’l’ai appris des lèvres-mêmes de la peur
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Elle m’l’a soufflé à l’oreille
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Pour une dernière fois
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Embrasse-moi
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L’instinct d’mort
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Ennemi public numéro un
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White & Spirit |