| L’histoire commence aux Ulis en 1984
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| Petit et peace, dire que cette ville allait changer ma life
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| J’en suis marqué, j’ai débarqué un soir d’hiver
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| Cité des Hautes Bergères tout a l’air grand mais faudra bien s’y faire
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| J’avais 4 ans mais les souvenirs me sont restés intacts
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| Ainsi débute ma vie entre les teurs-inspec et le terrain vague
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| De jours en jours mes nouveaux potes seront mes nouveaux frères
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| Peut être qu’on est sur terre mais seul l’enfer me sera offert
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| A cet instant, j’ignore encore que les mâtons m’attendent
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| Vas dire à ta maman que je suis un bon que j’ai déjà ma bande
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| 88 on a 8 piges et tout roule
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| Avec mes potes on joue au foot, de la tour Février à la tour Août
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| A l'école ça s’passe mal, j’me sens mal
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| J’vis mal, j’dors mal et quand j’en parle j’ai mon coeur qui s’emballe
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| Tous les 25 décembre il faut trouver les mots
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| L’argent nous fait défaut et par sa faute le Père Noël est mort
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| Rappelle-toi on était jeune, on n’avait pas la haine
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| On n’avait pas de label, 10 ans plus tard certains manquent à l’appel
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| Un peu plus tard j’aurai ma ville comme soutien
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| Soudain j'écrirai ça pour que tu saches d’où je viens, les Ulis
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| Pour que tu saches que toute ma life a un goût de flingue
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| Pour pas que t’oublies, après «Bergère» rajoute «jungle»
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| Pour que tu saches à quel point tout ça me manque
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| Que tu comprennes mon histoire tout simplement
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| J’ai peur de rien sauf de mon père et ses putains d’colères
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| De ce putain de collège, des profs et des bulletins scolaires
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| Ça se dégrade, doucement mais sûrement
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| Et tard le soir sur le banc, j’entends les grands pousser des hurlements
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| Deux années passent et les premiers soucis s’amassent très vite
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| La chance m'évite alors après la classe on casse des vitres !
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| J’aimais l’son mais quand j’rentrais j’apprenais pas mes l'çons
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| Petit mais paresseux, trop parisien, mais bon n’ai-je pas raison?
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| Anéanti car mes parents n’ont jamais su mentir
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| L’huissier m’appelle fiston parce que ce fils de pute m’a vu grandir
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| Doucement j’commence à rentrer tard pour admirer les tours
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| J’ai 12 ans et l'école me casse les couilles alors je sèche les cours
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| Je te l’ai pas dit à cette époque la rue m’inspire
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| A 13 ans j'écrivais des p’tits bouts d’phrases qui ne voulaient rien dire…
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| Premier chapitre, Les Ulis pour adresse…
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| Premiers couplets de 84 à 93 !
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| Rappelle-toi on était jeune, on n’avait pas la haine
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| On n’avait pas d’label, 10 ans plus tard certains manquent à l’appel
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| Un peu plus tard j’aurai ma ville comme soutien
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| Soudain j'écrirai ça pour que tu saches d’où je viens; |
| Les Ulis !
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| Pour que tu saches que toute ma life a un goût de flingue
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| Pour pas que t’oublies, après «Bergère» rajoute «jungle»
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| Pour que tu saches à quel point tout ça me manque
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| Que tu comprennes mon histoire tout simplement
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| L’histoire reprend violemment, année 1.9.9.4
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| A une époque mon pote où les carreaux éclatent et les keufs claquent
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| Mauvaises fréquentations entraînent les tentations
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| Désordonné selon la conseillère de désorientation
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| J’ai l’air d’un gosse fait pour la tess et les biz des tron-li
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| Les grands m’ont dit fais gaffe parce que les keufs te soulèvent dans ton lit
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| Effectivement les keufs te sautent pour te faire déraper
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| J’avais 16 ans quand j’ai gravé malsain en G.A.V
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| Encore trop jeune pour travailler, plus d'école
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| Alors on traîne et on déconne, ici c’est le hall qui distribue les rôles
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| J’aimais rapper mes potes pas trop mais j’ai tenté ma chance
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| C'était la première fois que des bouts de phrases pouvaient quitter ma chambre
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| J’ai du tirer ma première taf un putain de soir d'été
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| Puis j’ai compris que c'était mal et je commence à regretter
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| Entre temps j’ai du replonger 2, 3 fois
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| La police veut m’avoir, le rap est love de ma voix
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| Rappelle-toi on était jeune, on n’avait pas la haine
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| On n’avait pas d’label, 10 ans plus tard certains manquent à l’appel
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| Un peu plus tard j’aurai ma ville comme soutien
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| Soudain j'écrirai ça pour que tu saches d’où je viens, les Ulis
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| Pour que tu saches que toute ma life a un goût de flingue
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| Pour pas que t’oublies, après «Bergère» rajoute «jungle» |
| Pour que tu saches à quel point tout ça me manque
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| Que tu comprennes mon histoire tout simplement
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| Rappelle-toi on était jeune, on n’avait pas la haine
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| On n’avait pas d’label, 10 ans plus tard certains manquent à l’appel
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| Un peu plus tard j’aurai ma ville comme soutien
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| Soudain j'écrirai ça pour que tu saches d’où je viens, les Ulis
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| Pour que tu saches que toute ma life a un goût de flingue
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| Pour pas que t’oublies, après «Bergère» rajoute «jungle»
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| Pour que tu saches à quel point tout ça me manque
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| Que tu comprennes mon histoire tout simplement
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| 90 j’ai 10 ans je commence à faire le mac
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| Et même à parler mal parce que j’ai pas cette putain de paire de Nike !
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| Je traîne de plus en plus et aime de moins en moins
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| Hier quand je suis rentré j’ai vu des jeunes rouler des joints dans le coin
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| J’aimais l'été avec mes potes le soleil sur l'épaule
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| Du rap et du football, pendant qu’les grands dé-saoulaient sous les halls
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| J’encaisse les coups quand j’ouvre ma gueule ou j’ai un mot
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| Hors de la norme encore un homme caché dans l’corps d’un môme
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| Tu vas pouvoir m’expliquer ce que c’est?
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| — Une lettre de l'école… Ils disent qu’t’y va pas depuis des mois? |
| Des mois !
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| L'école c’est mort, je redoute que ma rue doute
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| Dans le fond c’est rien à foutre parce que plus tard je serais une star du foot
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| Mes premiers vols, mes premières tapes, mes premières liasses
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| Mon premier pote qui meurt, mon premier flingue devant ma première tass
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| Du haut de ma tour je vis en hauteur avec ma peine autour
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| Ce putain de monde est sourd, personne m’entend lorsque j’appelle au secours
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| 95 avec mes potes ça va de plus en plus mal
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| Haineux pour la plupart, me calcule pas, je m’endors de plus en plus tard…
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| Les miens m'écoutent mais ne me suivent pas dans mon délire
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| Tandis qu’aux Amonts y’a du flow déjà très tôt c’est ce que j’entendais dire
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| C’est avec eux que je pète le mic et toutes les carotides
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| Que tous les carreaux tilts qu’on baise la ville de façon chaotique
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| A part le son 2 ans plus tard j’ai grillé toutes mes cartes
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| Et j’ai soufflé mes 18 bougies aux D4
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| En ressortant je me suis pas dit que j’avais eu tort mec
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| C’est pour le simple fait mais ça ne te rend ni plus faible ni plus fort |