Swift Guad, Manï Deiz, liquide alcoolisé
|
Masterpiece, joue avec le feu, ouais
|
On finit carbonisé, aight
|
On dit qu’le rap est mort, à force de fumer des gros tar-pés
|
Qu’ils venaient d’la rue mais voulaient partir dans les beaux quartiers
|
Des poumons encrassés, avec des dents carriées
|
Ses dernières volontés chuchotées à l’oreille du brancardier
|
Il aimait Grand Marnier il en est dev’nu alcoolo
|
Mal au coccyx et mal au dos depuis l'époque du marocco
|
Il était comme un enfant seul qui n’avait pas d’potos
|
Il avait deux issues, finir au shtar ou à l’hosto
|
Séquestré, détesté, parce que tout l’monde voulait l’tester
|
Il avait tellement d’groupies qu’il a attrapé leur MST
|
Il a cassé sa plume en écrivant des mots fragiles
|
Il a perdu son encre et rien n’a pu stoppé l’hémorragie
|
Il fréquentait les salles de sport et soirées VIP
|
C’est p’t'être les majors qui l’ont kidnappés pour qu’il tapine
|
C’est un player qui voyait l’avenir dans le jeu d’une rime
|
Aucune empreinte n’a été prélevée sur les lieux du crime
|
Assassiné, l’médecin légiste vient pour l’examiner
|
Beaucoup d’temps passé à rimer dans l’but de l’réanimer
|
Il est tombé du haut d’une tour ou bien p’t-être qu’il s’est fait poussé
|
Il était tellement street qu’avec un grec-frites il s’est étouffé
|
Sa mort est mystérieuse, dure à élucider
|
Alors j’mène mon enquête, je gratte pour le ressusciter
|
Il est p’t-être mort d’ennui, il est p’t-être mort déshydraté
|
Avant, il a souvent fait des tentatives de suicide ratées
|
Misère tenace, c’est dans la patience que les guerres se gagnent
|
Il est p’t'être mort en s’noyant au fond d’un verre de sky
|
Sa sépulture est en béton armé et pierre de taille
|
C’est parce qu’il arrivait plus à vendre des albums sans faire de caille
|
C'était un rap rageux, qu’est d’venu racailleux
|
Des «nique ta mère» sur les cahiers au bénéfice du rap 'skyeux'
|
Si ta blonde est pulpeuse tu resteras une face de queue
|
Il voulait juste du buzz et enculer des stars fuckeuses
|
On dit qu’le rap est mort et ça m’laisse un goût amer
|
J’ai d’la peine pour ces gosses, et j’ai d’la peine pour sa mère
|
On dit qu’le rap est mort, j’ai mal pour sa clientèle
|
Sa mort est instrumentale, mais sûrement pas accidentelle
|
Quand j’me sens inspiré son fantôme dans la nuit surgit
|
On dit qu’il est toujours en vie mais qu’il a fait d’la chirurgie
|
Qu’il ressemble à la variét', à la pop ou l'électro
|
Qu’il s’est fait mordre par son pitbull parce que la bête avait les crocs
|
Victime d’un attentat et surtout victime de la mode
|
Le rap est p’t-être mort avec un cancer de la prod'
|
Maintenant ça ressemble à un squat avec des toxicos
|
En ouvrant la boîte de Pandore, le rap est mort on cherche encore
|
Il s’est taillé les veines ou s’est pendu avec sa chaîne en or
|
Les coups rendent fort donc il avait des tas d’marques sur le corps
|
Sur la route du succès, il s’est crashé dans une voiture de sport
|
Il voulait faire du biff, au lieu d’faire du bon sens
|
Il a perdu du poids avant d’avoir perdu conscience
|
Il se vantait de vendre des kilos et des p’tites barrettes
|
Alors c’est p’t'être les RG qui l’ont fait disparaître
|
Il était flambeur, il a poussé le j’ton de trop
|
Il en est mort et maintenant j’ai d’la peine pour ses rej’tons
|
C’est dans la rue et sur la scène qu’il donnait sa leçon
|
Maintenant il est comme un corps gisant dans une flaque de son
|
Il était tout ça, coupable et victime
|
Il est p’t-être sur une île lointaine avec Tupac et Biggie
|
Il a p’t-être été asphyxié par du répulsif
|
Il avait l’blues, il voulait changer d’blase et faire du biff
|
Pendant des heures il a chanté nos vices comme nos vertus
|
Un grand rêveur qu’a prit positions pour des causes perdues
|
C'était toujours les mêmes têtes, toujours les mêmes thèmes récurrents
|
Alors il s’est mis à bicrave aux écoliers, aux étudiants
|
Et pour le Top Album, il était souvent perdant
|
On dit qu’le rap est mort et qu’y’aura personne à son enterrement
|
Il voulait juste faire le gros son qui perturbe les gens
|
On dit qu’le rap est mort mais au fond c’est p’t-être qu’une légende |