![Boulevard Vincent Auriol - Medine](https://cdn.muztext.com/i/32847568210723925347.jpg)
Date of issue: 31.12.2004
Age restrictions: 18+
Song language: French
Boulevard Vincent Auriol(original) |
Sénégal 19.78 le départ de mon pays ressemble plus à ma fuite |
J’ai entrevu la réussite et son manteau tricolore |
Pris refuge auprès de l’ex-colonisateur |
Homme de couleur qui un jour quitta l’Afrique |
Quitta l’hémisphère Sud et le cancer des tropiques |
En direction des cités d’or mis le cap sur le Nord |
Sur ma famille met l’issue de son sort |
Paris, la capitale française |
J’atterris sur la plus belle ville du monde entre deux chaises |
Entres les boulots et l’entassement des foyers |
Entre l’argent familial et le règlement du loyer |
Si mes calculs restent bons jusqu’en Août |
J’arriverai à m’en sortir mais en marchant sur une poutre |
Bientôt, j’aurai de quoi les faire venir |
Mon épouse, mon fils et ma fille pour changer d’avenir |
Plus d’un milliers de journées ont passé |
Je retrouve le visage de ma famille soulagé |
Après leur vol avec escale sur le territoire d’Espagne |
Le temps d’un contrôle, de réparer les pannes |
En panne de cœur, en mal du pays |
Mon fils et ma fille pleurent leurs amis chaque soir dans leur lit |
Dans quelques mètres carrés fermés de contre-plaqué |
Pour que le froid hivernal se trouve contrecarré |
Ménagère dans les hôtels est mon épouse |
La peinture en bâtiment sera ma seconde épouse |
Avant qu’elle me foute à la porte un joli soir de printemps |
Et qu’elle me dise: «débrouille-toi maintenant» |
Entre temps quelques nouvelles frimousses apparaissent |
Un deuxième fils, une deuxième fille, une double caresse |
Et comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules |
Je me retrouve sans un toit avec mes valises sur le sol |
Retour au point de départ sur les quais de la gare |
Habitations faites de toile, ce sont des tentes pour dortoir |
Des couvertures dans la boue pour marabout |
Une corde entre deux trous pour faire sécher les boubous |
France terre d’accueil loin de mon village |
Je ressens la ségrégation dans les plis de leurs visages |
Apparemment les Droits de l’Homme ne marchent pas pour les hommes noirs |
Ne marchent pas pour les femmes noires |
Mais l’exception de la règle un jour descendit de son bus |
Sur son t-shirt était écrit «Emmaüs» |
Appartement provisoire trouvé par les gens du Livre |
Vincent Auriol c’est le nom qui nous délivre |
Un boulevard du 13ème arrondissement de Paris |
Provisoirement j’y habiterais en plus le quartier est paisible |
La charpente a l’air solide, mais le bois est sec |
Un incendie n’en ferait qu’une bouchée de pain sec |
Sans attendre, j’emménage avec ma femme de ménage |
Avec mes problèmes d’argent et mes enfants en bas âge |
J’envisage de rester peu de temps ici |
Alors j’entreprends les démarches à la mairie de Paris |
Simple précaution j'épluche les annonces |
Mais derrière chaque demande se cache la même réponse |
«On vous rappellera, l’appart' est déjà loué» |
Même si parfois j’avais d’avance de quoi payer trois loyers |
Quinze ans pour comprendre le système |
Quinze ans de lettres mortes envoyées au ministère |
Trop étroit est devenu ce double F3 |
Et c’en est trop car les petits se sont faits mordre par les rats |
Insalubrité au rendez-vous des crasseux |
Suffisant pour mon espèce pour les gens de ma race |
Voici la France des odeurs qui resurgit |
Le tas de poussière qu’on a glissé sous un tapis |
Une dernière couche de peinture au plomb |
C’est ça leur socialisme |
Mais ce sont nos enfants qui souffrent de saturnisme |
Et je repense à ma venue de Dakar |
Le rêve Européen s’est transformé en cauchemar… |
«Mais depuis quelques semaines, elle craque. |
Son fils de 6 ans aurait été mordu |
par un rat en pleine nuit. |
„Il était monté ici, après il est venu par ici, |
après il a sauté ici après il m’a mordu“. |
Mais aujourd’hui les habitants |
craignent pour leur sécurité et redoutent un incendie.» |
Voici l’heure d’un repos bien mérité |
Après une dure journée de labeur je m’assoies devant la télé |
«Papa, papa""Mais qu’est-ce-qu'il y’a encore? |
Vous devriez déjà être couché n’avez-vous pas vu l’heure ?» |
Je me dirige vers la porte qui mène à l’autre appartement |
Qui sert de salle de jeux et de chambre pour enfants |
Une fumée noire qui s’infiltre sous la porte |
Un hurlement de femme, qu’a-t-elle à crier de la sorte? |
Ce sont des flammes |
Des flammes grandes comme les montagnes |
Qui embrasent le corridor, les escaliers avec hargne |
Un monstre de feu qui avale tout sur son passage |
Qui détruit les fondations étage par étage |
C’est une boite d’allumettes enflammée de 6 étages |
Une prison de feu qui entreprend son carnage |
Aucune issue et ce depuis des années |
Aucun extincteur ni détecteur de fumée |
Et soudain je me souviens la raison pour laquelle |
Je me suis levé du fauteuil: pour les enfants et leur querelle |
Désormais séparés par l’incendie |
Je cherche le regard d’un de mes fils, d’une de mes filles |
«Ne bougez pas ! |
J’appelle les combattants du feu |
Car papa n’est pas assez fort pour sauter dans le feu» |
Sauter dans le brasier d’un immeuble insalubre |
Autant fermer les yeux et prier fort pour son salut |
Dix minutes se sont passées, aucune sirène, aucune aide |
«Les entrées sont scellées, dirigez-vous vers les fenêtres !» |
À plat ventre comme les cafards, nos colocataires |
La position est bien connue: face contre terre |
En une fraction de seconde c’est ma vie qui s’enfuit |
Lorsque le plafond s'écroule sur les dos de ma famille |
Voici mon cercueil: ma cité provisoire |
Vincent Auriol c’est le nom de son boulevard … |
15 ans, 17 personnes sacrifiées |
14 enfants ont péri sur le bûcher |
Bien souvent l’atrocité de la mort fait bouger les choses |
Car désormais ils seront logés sous les roses |
Dernières insultes par le chef commissaire: |
«Tous ces Noirs sont-ils en situation régulière ?» |
Voici le prix du sang d’une ancienne colonie |
Voici le respect attribué aux familles… |
Diamé, Gassama, Cissé, Konate, Diara, Sy, Traoré, Sissoko, Dembele, |
les familles de l’hôtel Opéra… |
Paix |
(translation) |
Senegal 19.78 Leaving my country is more like my flight |
I caught a glimpse of success and its tricolor coat |
Take refuge with the ex-colonizer |
Man of color who once left Africa |
Left the southern hemisphere and the cancer of the tropics |
In the direction of the cities of gold set course for the North |
On my family lays the outcome of its fate |
Paris, the French capital |
I land on the most beautiful city in the world between two chairs |
Between jobs and crowded homes |
Between family money and rent payment |
If my calculations remain correct until August |
I'll manage to get by but by walking on a beam |
Soon I'll have enough to bring them |
My wife, my son and my daughter to change the future |
Over a thousand days have passed |
I find my family's face relieved |
After their flight with a stopover in Spanish territory |
Time for a check, to fix the breakdowns |
Heartbroken, homesick |
My son and my daughter mourn their friends every night in their bed |
In a few closed square meters of plywood |
So that the winter cold is thwarted |
Housewife in hotels is my wife |
House painting will be my second wife |
Before she kicks me out one pretty spring night |
And tell me, "do it now" |
Meanwhile some new faces appear |
A second son, a second daughter, a double caress |
And since good news never comes alone |
I find myself without a roof with my suitcases on the floor |
Return to the starting point at the station platforms |
Dwellings made of canvas, these are dormitory tents |
Blankets in the mud for marabou |
A rope between two holes to dry the boubous |
France, land of welcome far from my village |
I feel the segregation in the creases of their faces |
Apparently human rights don't work for black men |
Don't work for black women |
But the exception to the rule one day got off his bus |
On his t-shirt was written "Emmaus" |
Temporary apartment found by People of the Book |
Vincent Auriol is the name that delivers us |
A boulevard in the 13th arrondissement of Paris |
Temporarily I would live there plus the neighborhood is peaceful |
The frame looks solid, but the wood is dry |
A fire would make a pittance |
Without waiting, I move in with my cleaning lady |
With my money troubles and my little kids |
I plan to stay here for a short time |
So I take the steps at the town hall of Paris |
Simple precaution I peel the advertisements |
But behind every request is the same answer |
"We'll call you back, the apartment is already rented" |
Even if sometimes I had in advance enough to pay three rents |
Fifteen years to understand the system |
Fifteen years of dead letters sent to the ministry |
Too narrow became this double F3 |
And it's too much because the little ones got bitten by the rats |
Unsanitary appointment of filthy |
Sufficient for my kind for people of my race |
Here is the France of smells that reappears |
The pile of dust that we slipped under a rug |
A final coat of lead paint |
This is their socialism |
But it's our children who suffer from lead poisoning |
And I think back to my coming from Dakar |
The European dream has turned into a nightmare... |
“But for the past few weeks, she has been cracking up. |
Her 6-year-old son was allegedly bitten |
by a rat in the middle of the night. |
„He went up here, then he came this way, |
then he jumped here after he bit me." |
But today the inhabitants |
fear for their safety and fear a fire." |
It's time for a well-deserved rest |
After a hard day's work I sit in front of the TV |
"Dad, dad" "But what else is there? |
You should be in bed by now, haven't you seen the time?" |
I head for the door that leads to the other apartment |
Which serves as a playroom and children's room |
Black smoke seeping under the door |
A woman's scream, what's she got to scream like? |
These are flames |
Flames as big as the mountains |
Who set the corridor ablaze, the stairs with anger |
A fire monster that swallows everything in its path |
Who destroys the foundations floor by floor |
It's a six-story flaming matchbox |
A prison of fire that begins its carnage |
No way out for years |
No fire extinguisher or smoke detector |
And suddenly I remember the reason why |
I Got Up from the Armchair: For the Children and Their Quarrel |
Now separated by fire |
I seek the gaze of one of my sons, one of my daughters |
"Do not move ! |
I call the fire fighters |
'Cause daddy ain't strong enough to jump in the fire" |
Jump into the blaze of an unsanitary building |
Might as well close your eyes and pray hard for his salvation |
Ten minutes passed, no sirens, no help |
"The entrances are sealed, head for the windows!" |
On their stomachs like cockroaches, our roommates |
The position is well known: face down |
In a split second my life is gone |
When the ceiling crumbles on my family's backs |
Here is my coffin: my provisional city |
Vincent Auriol is the name of his boulevard... |
15 years, 17 people sacrificed |
14 children perished at the stake |
Often the atrocity of death makes things happen |
Because from now on they will be housed under the roses |
Final insults by the chief commissioner: |
"Are all these blacks legal?" |
This is the blood money of an ancient colony |
Here is the respect given to families… |
Diamé, Gassama, Cisse, Konate, Diara, Sy, Traoré, Sissoko, Dembele, |
the families of the Hotel Opéra… |
Peace |
Name | Year |
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Les Contraires | 2007 |
Grand Paris ft. Youssoupha, Lartiste, Ninho | 2017 |
Contre Nous ft. Youssoupha, Medine | 2012 |
KYLL ft. Booba | 2018 |
Don't Panik | 2008 |
FC Grand Médine | 2020 |
Le prix de la vérité ft. Medine | 2009 |
Madara ft. soolking | 2018 |
Viser la victoire ft. Medine, La Fouine | 2009 |
PLMV ft. Kery James, Youssoupha | 2018 |
Guantanamo | 2004 |
Bataclan | 2018 |
Global | 2017 |
Rappeur de Force ft. Medine | 2006 |
Apprentissage ft. Medine, Tunisiano, Sinik | 2020 |
Prose élite | 2017 |
Exomédine | 2020 |
BEZOIN | 2019 |
Code Barbe | 2008 |
Ils veulent savoir pourquoi ft. Medine | 2011 |