J’sais d’ou vient mon malaise
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Un homme avec le vertige qui vit au bord d’une falaise, voilà c’que j’suis
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Coincé dans mes paradoxes, voilà c’que j’vis
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Des tonnerres de silences, voilà c’que j’cris, voilà c’que j'écris
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J’ai livré au R.A.P toute une partie de ma jeunesse
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J’ai dépeint le ghetto français depuis ma fenêtre
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J’ai noirci tant de papier que je laisse un cimetière de feuilles mortes
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Premier sur le rap bien avant Skyrock
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J'étais dans ce truc, y’avait pas un sous
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J’avais qu’mon talent brut et des frères sous écrous
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Ils nous prenaient pour des brutes
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On les prenait pour des baltringues
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On avait un but, des rimes et des flingues
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L’industrie a chuté, mon talent a survécu
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Demeure ma sincérité, les menteurs ont disparu
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J’ai un public qui me soutient, sinon j’serais mort
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Depuis «Si c'était à refaire», tous mes disques sont d’or
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T'écoutes ma musique, tu me connais
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Quand tu m’croises dans la street, tu m’reconnais
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Tout y est, même mes côtés les plus sombres
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Ma musique me ressemble comme mon ombre, c’est une partie d’ma life
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Le show business ne m’a jamais aimé
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J’ai passé ma carrière à défoncer des portes fermées
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Mis de côté, ils ont tout fait pour bâillonner ma poésie
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Charles Aznavour l’a perçu car c'était un poète meurtri
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J’ai tellement aimé le rap, au point qu’j’le pensais vital
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Aujourd’hui j’prends son pouls sur un lit d’hôpital
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Un art à l’agonie, sans âme et sans poésie
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Il n’y a plus que des rappeurs, où sont passés les MC’s?
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Quitte à choquer j’dois dire la vérité
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Les rappeurs maintiennent nos petits frères dans la médiocrité
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Tantôt les pervertissent, tantôt les abrutissent
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J’ai vu trop d’mères en deuil, pour glorifier l’illicite
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C’est peut-être pas moi qui fait du rap conscient
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Peut-être que eux font du rap d’inconscient
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Qui se soucie d’cette jeunesse déracinée
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Qui trouve ses repères dans la musique ou dans l’ciné'
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Ils parlent de drogues, d’armes, de crimes, de violences (gang !)
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Mais ne parlent jamais des conséquences
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Des histoires qui finissent mal, j’pourrais t’en causer
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Moi, j’ai pas attendu la pluie pour me faire arroser
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J’en ai vu des potos partir sur une civière
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Quelques-uns vers l’hosto, beaucoup vers le cimetière
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Il nous reste quelques photos, recouvertes de poussière
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Personne ne part trop tôt, p’tit frère
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J’n’ai jamais troqué mon art pour une poignée d’dollars
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J’passerai jamais sous le bureau, j’préfère passer sur l’billard
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J’peux pas rapper pour leur plaire, leur dire c’qu’ils veulent entendre
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Si tu m’vois un genou à terre, c’est qu’ils m’ont amputé la jambe
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Ma veste n’est pas réversible, je n’suis pas Manuel Valls
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J’suis souvent pris pour cible mais je n’cède pas aux menaces
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J’mène toujours le même combat, pourtant les années défilent
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J’suis tellement banlieusard, moi, qu’j’en ai fait un film
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J’ai toujours fait face, certains m’ont tourné le dos
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Seul, j’me suis fait une place, on m’en a pas fait cadeau
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Dans des MJC ghettos, j’ai fait mes premiers concerts
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En rassemblant des gouttes d’eau, j’en ai fait des rivières
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J’me suis fait violence, pour éviter de l'être
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Si mes écrits sont intenses, c’est qu’y a des maux dans chaque lettre
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J’rap encore mes blessures car j’ai toujours pas guéri
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Alix s’appelle encore Kery
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Si tu croises Youssoupha, j’voudrais qu’tu lui dises
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Que moi aussi j’suis leader de La Ligue
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Dis-lui qu’au microphone je ne crains personne
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J’suis tellement le king qu’on m’appelle Michael Kery Jackson
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J'étais parti pour un seize, j’vais en faire soixante-huit
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J’suis inspiré, il m’en reste deux, c’est fou comme ça passe vite
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Mon amour pour cette musique me rattrape
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J’attends toujours ce jour où j’vais arrêter le rap
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Une partie de ma life, ma life, ma life, ma life
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Une partie de ma life, ma life, ma life, ma life
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Une partie de ma life, ma life, ma life, ma life
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Une partie de ma life, ma life, ma life, ma life
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En fait, en fait, c’est que j’ai besoin d’un refrain pour ce morceau et d’avoir
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un public en live et donc l’ingénieur du son qui est derrière a placé des
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micros et on voudrait vous enregistrer
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Choeur du public |