Sortez les bouteilles et les verres, les cigarettes et les briquets
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Sortez les stylos et les carnets
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Allumez les bougies et réveillez les esprits, faites chauffer les machines
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Montez les basses, dégueulez les kicks, faites claquer les snares
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La nuit va être longue vieux frère
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Vieux frères ce soir encore je vous appelle en renfort
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L’heure est à nouveau venue de tremper des torchons dans la paraffine
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Et de descendre au fond de la mine
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De faire ce truc qu’on a appris à faire au fil des
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ans depuis tout ce temps qu’on roule ensemble
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Braconner les mots juste pour avancer
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Tout mettre à nu avant de coucher ce qu’on a sur le cœur sur l’instru'
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Nos quêtes, nos frustrations, nos rêves et notre vécu
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Sans non-dits, sans compromis,
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sans jamais de tendre notre cul ni écarter les fesses
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Bancale c’est pas grave, bancale c’est très bien
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Mais tiens moi à distance de mes désirs mesquins
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Je sais qu’il faut mettre ça au placard sinon c’est baisé
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On peut pas se branler, miner des mondes et toujours
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construire et charbonner
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Même si parfois je vois bien que c’est compliqué
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On est pas encore tiré d’affaire,
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il reste du taf, il en reste à faire beaucoup à faire
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On se doit d’aller au boulot, au bout du tunnel avec toute notre hargne
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Jusqu'à nous coucher comme des masses le matin venu
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pour rempiler dès le réveil
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Alors ce soir on va embrayer, mettre en marche le deuxième chantier
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On se reposera plus tard t’en fais pas
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On se reposera quand on sera vieux, vieux frère
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Aujourd’hui je regarde en arrière, je me surprends à sourire
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Tous ces souvenirs en si peu de temps
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Ça m’a fait comme une seconde naissance
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A une époque je pensais que ma vie était derrière moi
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Et si j’avais su tout ce qui m’attendais,
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tous ces moments, tout ce qu’on a construit
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De rien et à bout de bras
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Et je suis fier de ça, ça me fait du bien
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J’crois que j’suis plus heureux, moins amer, moins en colère qu’avant
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Plus apaisé aussi j’espère
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Moi qui était bon à pas grand chose en tout cas dans ma tête
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J’ai récupéré de ma dignité
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Au passage j’espère en avoir fait profiter les miens autant que j’pouvais
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Mais c’est pas fini, rien n’est gagné,
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on est peut-être à l’abri pour l’instant
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Mais il faut rester vigilant
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Et puis on a pas encore tout dit parce qu’on a pas encore tout vu
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Il en reste dans l'éponge,
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il en reste dans nos casiers, il en reste sur notre route
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On a pas encore été au bout de l’histoire, au bout de nous même,
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Au bout des autres, au bout du monde, loin de là
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Et on s’arrêtera pas, on s’arrêtera pas tant que ce sera pas fait
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On a ce privilège, cette torche qu’on peut tremper dans la paraffine
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Et on va continuer à descendre au fond de la mine pour creuser
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Creuser jusqu'à la sortie, on a passé tant d’années à attendre,
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À chercher dans le noir comme des galériens
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A marcher sans savoir où aller, à se faire du mal pour rien
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Hors de question de flancher ou de revenir en arrière
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Je sais que je peux compter sur toi vieux frère
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Combien d'étés, de levés, de bohèmes
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Combien d’orages, de crises, de chrysanthèmes
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On en aura par centaines, par milliers
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On en aura des amours, des baisers
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Combien d'étés, de levés, de bohèmes
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Combien d’orages, de crises, de chrysanthèmes
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On en aura par centaines, par milliers
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On en aura des amours, des baisers
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Combien d'étés, de levés, de bohèmes
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Combien d’orages, de crises, de chrysanthèmes
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On en aura par centaines, par milliers
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On en aura des amours, des baisers
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Combien d'étés, de levés, de bohèmes
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Combien d’orages, de crises, de chrysanthèmes
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On en aura par centaines, par milliers
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On en aura des amours, des baisers |