Noir sur blanc, pour de vrai on est gris
|
En minuscule de gauche à droite, car c’est comme ça qu’on écrit
|
On fait des ratures, c’est comme ça qu’on déprime
|
De la nourriture pour ton crâne, comme de la pâte qu’on pétrit
|
Faire mon refrain en chuchotant, pour que les bas-fonds le crient
|
Devenir comme ces darons aigris, non ce n’est pas mon pe-tri
|
On n’a jamais connu le meilleur, pourtant on affronte le pire
|
Si j’fais du rap c’est pour tenir, j’ai pas d’autre façon d’le dire
|
Leurs discours ici c’est de la baise
|
Pour ceux qui mériteraient la chaise
|
Faut quitter la tess, piquer la caisse
|
Travailler comme un clebs ou dealer de la cess'
|
C’est pas la joie, oui c’est la hass
|
Le rap c’est quoi? |
Strip et lap-dance
|
Chambre d’hôtel, weed et latex
|
Te tirer les cheveux, t’agripper la fesse
|
Les entendre dirent: «J'vais niquer c’rap game, délivrer la bête» pitié arrête
|
J’veux kiffer la fête, me vider la tête
|
Shit en plaquettes et puis j’fais avec
|
Noir sur blanc, gris et amer
|
Pas de genoux, pliés à terre
|
Tu croyais quoi? |
Que je signais ma perte
|
Tu ne pourras pas éviter la guerre
|
Pluie et foudre, grise et averse
|
Nuit et jour, j'écris des pages pleines
|
Parce que moi je fais du rap inconscient
|
Des coups de marteau pour briser ma chaîne
|
J’en ai marre de crier ma peine
|
Faire le con et tiser ma 'teille
|
Mon rap c’est comme pétrir la pâte, moudre le grain, tisser la laine
|
Tu n’peux faire que des gros dégâts même si t’as un tout petit gun
|
Il te faut des go, il te faut des grammes pour que ta soirée puisse devenir fun
|
Tu veux devenir un baron d’la cess' tu vas apprendre à souffrir seul
|
Tu veux avancer à fond la caisse, aller vite et puis mourir jeune
|
Toi tu parles du flow d’A$AP Rocky
|
Moi j’te parle de la forme de Big Pun
|
De Marine Le Pen à Sarkozy
|
Toujours les mêmes borgnes qui gueulent
|
J’suis toujours bordélique, gore et visqueux, fort délicieux
|
Voir des balles dans les corps des flics, quand je rappe c’est comme des sauts
|
périlleux
|
V’là le rappeur au flow précieux, moi j’te parle de maille dans la poche
|
Quand les autres te font la morale, quand les autres nettoient devant ta porte
|
Mais attention je suis trop teigneux
|
Je suis comme une étoile en approche, car la lumière n’est pas sans la force
|
Swift Guad vé-gra dans la roche |