Han, un jour, mon fils m’a demandé si j'étais riche
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C’est à l'école qu’on lui a dit, il avait pas compris si c'était de la chance
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La vie n’est pas rose donc comment expliquer les causes?
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On n’connaît que le prix des choses, on ignore la valeur des gens
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Moi, j’suis pas trop bavard, bien plus généreux qu’avare
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Et tant pis si la gauche caviar me condamne et me dévisage
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Je sais qu'ça dérange, les croyances et les légendes
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L’argent ne change pas les gens, il n’révèle que leur vrai visage
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Alors, j’essaie toujours de dédicacer tous les bougs qui vont t'éclater
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Tous les braves qu’on tente d'écarter, tous les gars détèr' des quartiers
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J’vais pas claquer les bras ballants, j’vais pas jacter comme une balance
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Faire du chiffre et tenir ta langue, faire du bif' avec mon talent
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Plus j’te connais, plus j’te promets, plus de money, plus de problèmes
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Plus de molaires, plus de colères, plus de collègues, plus de commères
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Plus de bordel pour les impôts, plus de vices à payer plein pot
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Vivre vite et mourir bientôt, ex-pauvre avec des rêves genre
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Quitter le ghetto définitivement
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Enterrer tous les gens qu’on aime dignement
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Réaliser ses projets les plus téméraires
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Prendre l’avion plus souvent que le RER
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Majeur en l’air pour mes ex-patrons qui m’offensent
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Remettre la lumière dans ma maison d’enfance
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Quelques billets pour recaver en cas de malchance
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Ça n’suffit pas à faire un homme, avoir de l’argent
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Han, trop longtemps boycotté, j’connais les mauvais côtés
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De cette putain d’pauvreté entre rêve et déception
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Comme Taïpan peut le dire: c’est vrai que j’aime pas les riches
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Mais j’attends de le devenir pour pouvoir faire une exception
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On fait du commercial pour pas que nos familles chialent
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Car votre ascenseur social nous verrouille et nous malmène
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Il faut que je me sauve, y’a du mépris sur ma peau
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Je n’peux pas aider les pauvres si je reste pauvre moi-même
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Pendant que toute ta tête est dans la télé, toutes tes dettes se sont emmêlées
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Comment respecter les délais des putains d’crédits de fêlés?
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Dès le tin-ma, te lever tôt pour s’empêtrer dans le métro
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Traficoter dans le ghetto, guette les condés dans le rétro
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Putain d’attitude de dandy, détends ta dégaine de bandit
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Toutes les bouteilles que tu brandis, tout ton compte en banque a grandi
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Braquer les boutiques de Paris, taper l’détour en Italie
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Tous les protocoles me valident, ex-pauvre avec des rêves genre
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Quitter le ghetto définitivement
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Enterrer tous les gens qu’on aime dignement
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Réaliser ses projets les plus téméraires
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Prendre l’avion plus souvent que le RER
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Majeur en l’air pour mes ex-patrons qui m’offensent
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Remettre la lumière dans ma maison d’enfance
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Quelques billets pour recaver en cas de malchance
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Ça n’suffit pas à faire un homme, avoir de l’argent
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— J'vais vous dire c’que j’ai appris à aimer avec le cash: les billets de
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banque, j’peux les poser devant moi, les empiler sur la table, faire des
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briques avec, les compter et les recompter encore. |
J’peux les contempler,
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j’peux m’payer des bolides, des bijoux, des palaces, du pouvoir:
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tout c’qui me fait envie dans cette vie. |
J’ai passé l'âge d'être payé en bons
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sentiments
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— Moi aussi, j’ai commencé tout en bas. |
Je peux me mettre à votre place
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— Vous n’savez absolument rien de c’que c’est d'être à ma place et d’grandir
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dans ma peau. |
Quand vous osez dire que vous avez commencé tout en bas,
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vous êtes à des années-lumières de la réalité de gens comme moi
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— C'était juste une marque de respect pour votre parcours et je…
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— J'encule profondément votre respect
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Quitter le ghetto définitivement
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Enterrer tous les gens qu’on aime dignement
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Réaliser ses projets les plus téméraires
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Prendre l’avion plus souvent que le RER
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Majeur en l’air pour mes ex-patrons qui m’offensent
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Remettre la lumière dans ma maison d’enfance
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Quelques billets pour recaver en cas de malchance
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Ça n’suffit pas à faire un homme, avoir de l’argent |