Le soir quand il est tard, dit qu’elle veut plus me voir
|
Qu’elle m’laisse seul dans mon froc le poignet désespoir
|
Qu’elle m’laisse comme un crevard qui sait même plus crever
|
Moi j’ai beau aboyer comme un loup mal luné
|
Qui serait passé du loup au p’tit clébard dressé
|
Ouai vas-y retiens moi, un jour je vais la frapper
|
Quand elle me fait ramper, comme un chien à ses pieds
|
Quand elle me fait pleurer, j’sais qu'ça la fait mouiller
|
J’sais qu'ça la fait trinquer à foutre des dérouillées
|
Sur à tous les piliers de tous les bars clandés
|
Qu’on dirait un tonneau qui sait même plus rouler
|
Quand elle dit qu’elle veut s’battre puis qu’elle s’met à chialer
|
Elle elle met pas d’tissus sur sa gueule pour s’cacher
|
Non elle elle a pas besoin de voiler la vérité
|
Quand elle me fait cocu, qu’elle m’dit m’fait pas chier
|
Elle elle a juste besoin d’sentir son cœur bruler
|
Elle couche avec les filles, avec tout c’qu’on peut peloter
|
Elle couche avec les mecs autant qu'ça peut s’tirer
|
Elle couche sur avec toutes les brebis égarées
|
Elle elle pourrait baiser l’univers tout entier
|
Elle dit qu’elle croit en rien, qu’les verres sur les comptoirs
|
Qu’elle elle a pas de destin qu’d’sortir le soir
|
D’aller trainer la nuit, d’aller trainer les bars
|
Quand elle fait peine à voir, ouai ressers lui à boire
|
Ouai y’a son cœur qui bat, quand elle est trop bourrée
|
Qu’elle te prend par le bras juste pour aller danser
|
Elle a les yeux d’un roi, la reine des écorchées
|
Elle est mon p’tit vin blanc, elle chante les partisans
|
Même quand elle a trop bu, elle est pas d’celles qu’on vend
|
Quelque soit le billet, elle on peut pas l’acheter
|
Germaine
|
Elle a sur son épaule tatoué «liberté»
|
Quand elle se torche à la gnole tu la verrais s’marrer
|
Elle est tout ce que leur fric pourra jamais s’payer
|
Germaine
|
C’est la fureur de vivre, c’est la fureur d’aimer
|
Comme une envie de mourir juste pour exister
|
Comme une envie d’frapper, comme une envie d’violer
|
La Germaine
|
Elle veut pas d’mot d’amour, elle veut juste un p’tit jour
|
Qu’on l’enlève au matin de la laideur des faubourgs
|
Qu’on l’enlève à la vie des destins mal écrits
|
Dans les bras des couches-tard, le regard urinoir
|
Qui pisse son désespoir sur tous les comptoirs
|
Elle elle veut pas parler, elle elle veut juste baiser
|
Ouai tu verrais sa bouche, comme une bouche de tro-mé
|
Qui parle comme de la merde, ouai juste pour te faire chier
|
Qui dit qu’t’en a dans le froc autant qu’un lévrier
|
Qu’elle enquille les whisky, ouai putain laisse tomber
|
Quand le fond des pupilles pue l’alcool à plein nez
|
Quand elle me met des baffes aux milieux des troquets
|
Qu’elle vient m’insulter juste pour me voir prier
|
J’dois vraiment être tarré, j’dois vraiment être cinglé
|
Quand moi j’en finis par toujours d’en redemander
|
Elle a le cœur féminisme à la façon grand-mère
|
Celle qui tenait les hommes qui partaient à la guerre
|
Elle est pas toutes ces connes qui trainent sur les réseaux
|
Non Elle fait pas la pute à la foire pour blaireaux
|
C’est pas le capitalisme, les strings dans les cerveaux
|
C’est plutôt le communisme des frangins du pogo
|
Elle a le regards triste des horizons sanglots
|
Elle a la croix des christs tatoués sur la peau
|
Y’a marqué mort aux cons, y’a marqué mort aux rois
|
Y’a marqué mort à dieu et puis mort aux bourgeois
|
Y’a marqué gloire à ceux qui pourraient la violer
|
Viens voir au fond des chiottes ouai si tu veux tenter
|
Comme une envie d’frapper, comme une envie d’tuer
|
Comme une envie d’mourir, comme une envie d’aimer
|
Des rasoirs aux poignets juste pour dessiner
|
Comme une envie d’se jeter face à l'éternité
|
Elle dit qu’elle veut s’barrer comme une bouche de tro-mé
|
Elle dit qu’elle veut s’flinguer, comme une envie de pisser
|
Elle dit qu’elle veut mourir, elle dit qu’elle veut, elle dit qu’elle veut
|
crever
|
Germaine aine aine aine ! |
aine aine aine aine aine!
|
Germaine aine aine aine ! |
aine aine aine !! |
aine aine aine !
|
Elle est garçon Pigalle, elle est Garçons Bouchers
|
Elle est née Germinal, elle est née Bérurier
|
Elle est l’anti-sociale de mes nuits torturées
|
Elle est comme une étoile, ouai qui serait mal lunée
|
Quand elle roule des gros joints dans tous les bars clandés
|
Comme une tristesse au poing, garde le poing levé
|
Elle a pas de religion, que celles des Thénardier
|
Celle des sans pognons, des générosités
|
Aux époques des putains qu’ont la chatte bon marché
|
Elle elle a les destins du combat du guerrier
|
De ceux là qui n’ont rien que leur cœur à donner
|
De ceux là qui n’ont rien que leur cœur à s’aimer
|
Elle est des camarades, elle est des cœurs sacrés
|
Quand les autres tombent en rade, elle continue d’rouler
|
Elle est comme un drapeau, comme si t’avais planté
|
Au milieu du bistrot la statue liberté
|
Germaine aine ! |
Germaine aine aine aine !
|
Germaine aine aine ! |
Ouai hey hey hey, hey hey… |