C’est juste un jour de plus
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Rien à faire à la maison, galère de plus, rien à matter à la télé
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Un jour de plus à passer
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Je sors d’chez moi, sombre est le décor dehors
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Recouvert sous un grand ciel gris
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J’avance, vise, matte autour de moi en bas des bâtiments
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En continu le biz tourne, les frères brassent l’argent
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La même rengaine, la même dégaine des flics qui te foutent la haine
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Bref, je poursuis ma route dans les rues de Suresnes
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Trace mon chemin, ma route, je continue à petit pas
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Avec les reufs du quartier sous le porche j’fume de la…
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Merde ! |
Le temps avance, je bouge vers le tro-m' direction Ligne 13
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J’ai rendez-vous avec Chief devant les frites-merguez
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La pression des J.P.R pour des contrôles de papier
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Putain, c’est pas eux ! |
Maintenant les forces de l’ordre sont armées
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Une fois débarrassé de toutes ces conneries, je me dirige vers la sortie
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M’attends au pire dans les rues de Paris…
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C’est juste un jour de plus, incarcéré dans un système difficile à suivre
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Où seuls les hommes forts sont capables de survivre libres
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Juste un jour de plus à passer, à côtoyer la dure réalité
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Les tentations, les pressions, fuir l’ennui, mes ennemis
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En premier: combattre l’ignorance, toutes sortes d’ignorances
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Je suis donc je pense, rien ne peut brouiller mon existence
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J’essaie de m’instruire, le plus possible, d’assurer mon avenir
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Combler mon brouillard, nuire au système par mon savoir
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Combattre en deuxième: la paresse, la galère, l’indolence
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Il faut tailler ton monde à moins qu’il te convienne d’avance
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Dis, qu’est-ce que tu fais là, assis?
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Tu pêches des gadjis?
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Range ta canne, le monde appartient au plus avertis
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Ici, c’est la merde, le ghetto
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Allez, arrête gars ! |
Je reviens de Bogota
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Paris ne peut pas être pire que ça
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Ne m’invente pas de pipo il y a ce qu’il faut ici pour s’en sortir
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De la maille à gogo, n’attends pas comme un con de gagner au loto
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C’est juste un jour de plus, sous un grand ciel gris
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Un jour de plus… pour trouver des astuces pour assurer mon avenir
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Raphaël dédicace à toutes les cités, tous les quartiers yo, représente…
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Le jour se lève déjà, sous un grand ciel gris
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Sur cette mélodie, je n’ai pu fermer l'œil de la nuit
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J’ouvre les yeux, parle de ce que je vois, ce que je vis
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Quand je rappe je représente ceux que l’on oublie
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La nuit tombe comme une fièvre épaisse
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Les rues sont balayées d’un vent glacial qui blesse
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Coupe comme une lame, les mains des derniers jeunes
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Qui squattent le macadam… restent à fumer des joins
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Certains cherchent un lendemain
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À sortir enfin d’une exclusion qui les serre jusqu’aux reins
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Des tours à en perdre la tête cachent le soleil aux garçons du béton
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Sache que sans horizon, je ne retrouve plus d’ambition
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Le cash manque, plus personne ne braque de banques
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Lève ton ancre, il est temps de sortir de ta planque
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Vivre au jour le jour sans une tune en poche
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Passer toute une journée à taxer des proches
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Histoire de pas devenir une cloche
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Un croche-patte suffit pour le dérapage d’une vie foutue en l’air
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La galère est un gouffre vers l’enfer
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Je vois des mauvaises graines fleurir à Fleury, freiner à Fresnes
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Des mères qui pleurent, la Haine qui coule des yeux des poings qui se ferment
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Des familles en peine, des putains de juges, des lourdes peines
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Toujours les même qui gagnent, toujours les même qui perdent
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La France organise un complot contre les étrangers
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Tout est fait pour que nous basculions, tout est prémédité
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De l'école de l’exclusion aux premières orientations bidons
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Des faux boulots aux conseils de négriers en manque des mains d'œuvre pour la
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nation
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Pose pas de questions, c’est du mécanisme
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La situation peu à peu passe à son paroxysme
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Plus les heures passent, plus les jours avancent en masse
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On laisse que les problèmes s’entassent afin que l'étranger s’encrasse
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Mais je reste propre, clean, dans mon biz je suis légal
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Face à tout cela, je prends vos tunes après je f’rai ma mal de vivre
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Qui parle d’intégration d’immigrés?
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Si tu es si français que ça, pourquoi te demande-t-on tes papiers?
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À longueur de journée, je passe mon temps à penser
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Rappe pour oublier mes maux, j’ai le son dans la peau
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J’ai deux cultures: celle de mes parents, celle du double H
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Sache que cette dernière fait que beaucoup de jeunes s’attachent
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Entre eux, rien qu’une musique une même histoire qui tourne aux mêmes B.P.M
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Respect à tous ceux qui l’aiment
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C’est l'âme de la rue, le vécu qui est en moi
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La seule défense que j’ai trouvée parmi les lois
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Le jour se lève déjà, sous un grand ciel gris
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Sur cette mélodie, je n’ai pu fermer l'œil de la nuit
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J’ouvre les yeux, parle de ce que je vois, ce que je vis
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Quand je rappe je représente ceux que l’on oublie
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Dédicacé au 18ème, 19ème, au 13ème, tous les quartiers de Paris
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Aux banlieues Nord-Sud-Est-Ouest. |
Paix à toutes les cités
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Marseille, à tous les gars du Sud c’est dédicacé
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Toulouse, cité Bagatelle, Bagdad représente !
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Strasbourg, à tous les jeunes de Lyon, Lille, à tout l’Hexagone respect |