| On croit qu’on est encimenté à la rue
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| Au béton qui a pimenté l’avenue
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| Parfois on voudrait bien changer d’univers
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| Mais y a rien à faire, t’as vu?
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| À croire qu’on kiffe les galères, la ville
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| Métro, boulot, dodo, toujours la même
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| Marre du stress de cette vie parisienne
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| J’veux partir loin des regards de tous ces gens aigris
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| Mais y a qu’une chose qui me rattache c’est ce béton gris
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| La lune éclaire mon visage, j’suis encore dehors
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| Il est 2 heures du mat'
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| Et c’est maintenant que les brigands sortent
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| Encore un casse de prévu
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| Quand t’es en chien t’es destiné à cette vie de rue
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| Beaucoup de mes potes sont partis
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| Ils voulaient voir autre chose, comment dire, changer de vie
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| Maman croule sous le poids du boulot
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| Papa fatigue car on lui en demande trop
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| Et depuis dans mon cerveau, ça cogite sec
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| Comme un jeune qui voit sa vie défilé à la Comatec
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| On m’a dit «Fais ce que t’as à faire, c’est primordial
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| Pense à ta gueule car à Paris, c’est capital»
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| Je les vois tous, ces gens coincés au taf' ou dans la rue
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| Ils ne prennent plus le temps de vivre
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| Marre de Paris, en journée ou au crépuscule
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| Tous ce que je souhaite c’est vivre libre
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| Beaucoup de gens quittent la ville, ils préfèrent l’air de la côte
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| Mon ami David m’a dit «Combat l’herbe et la coke»
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| Il veut s’en aller dans le sud, avec son frère et ses potes
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| Là-bas reprendre ses études, pépère, peut-être faire un gosse
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| Moi c’est l’inverse, ouais j’sais que Paname c’est l’enfer
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| Mais je connais tous les gens, tous les plans, même les gangsters
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| Les salles de concert, viens on va boire un verre
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| Tu veux des drag-queens ou des B-Boys dansant par terre?
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| Je me faisait tèj' de tous les clubs, on me reçoit maintenant
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| Tu vois cette strip-teaseuse en string? |
| Ce soir elle m’attend
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| Les scars-la dans mon genre profitent, on se paie ça maintenant
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| Et quand on pop' le champagne, merde, spécial événement
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| Mon disque en bac, pper-ra sans bac, j’ai ça maintenant
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| J’suis comme un poisson dans le lac, j’sais qu’tu comprends
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| J’adore Paname, son vacarme, j’y prend du bon temps
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| Malgré les drames, les camés et les gens jamais content
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| Parfois j’ai envie de changer d’air, mais sans mon béton
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| J’suis comme un paysan sans ses terres, donc je laisse tomber
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| Ce qui serait censé me faire détendre l’esprit, me stress
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| Car faut que je reste là pour défendre mon ness-bi
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| On me dit «Respire, est-ce raisonnable Zo'
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| De rester 24h/24 dans la même zone, faudrait que tu respires
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| T’as pas de gosses? |
| Enfile tes skis, va à la montagne
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| Avec ta compagne, ou avec un compagnon que t’estimes»
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| Mais j’comprend pas, à chaque fois que j’pars j’ai le cafard
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| Et ça se ressent dans chaque pas que j’fais
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| Faut que j’exprime mes sentiments quand j’suis loin du ciment
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| J’ai besoin de piment sinon faut
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| Issu d’un environnement chaud, maléfique
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| On s’habitue même à des comportements trop pathétiques
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| Quand c’est tendu, on reste pépère, détendu
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| Avec les gens du quartier, les murs pour seule étendue |