Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
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Je ne comprends pas ces humains
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Ils sont si pleins de turbulences
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Je crois qu’ils ont peur du silence
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Ils s’imaginent réfléchir
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Moi, je sais c’que ça veut dire
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Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
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Oh, je leur expliquerais bien
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Qu’il faut qu’il n’y ait pas un souffle
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Ou bien l’image se boursoufle
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On ne distingue plus le fond
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Le ciel est comme un viux chiffon
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Mais près de moi vit une humaine
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J la vois quand elle se promène
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Et si parfois elle parle haut
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Elle connaît la langue de l’eau
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Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
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Elle dit que nous sommes cousins
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Que les humains sont très liquides
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Mais ils ne sont pas translucides
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Où sont leurs truites, leurs brochets?
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Il faut croire qu’ils les cachaient
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Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
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Sans doute ils n’y comprennent rien
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L’eau qu’ils possèdent, ils la salissent
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Ils y jettent leurs immondices
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Et quand elle est bien polluée
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Disent qu’il faut la purifier
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Mais près de moi vit une humaine
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Je la vois quand elle se promène
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Et si parfois elle parle haut
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Elle connaît la langue de l’eau
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Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
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Ils sont étranges, ces humains
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Quand ils détournent des rivières
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Ils sont parfois très en colère
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Si elles vont regagner leur lit
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Après avoir tout englouti
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Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
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Je crois qu’ils ne font pas le lien
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Entre toutes les eaux du monde
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Moi, je sais qu’elles correspondent
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Et qu’en la plus petite flaque
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Il y a l’espérance d’un lac
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Mais près de moi vit une humaine
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Je la vois quand elle se promène
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Et si parfois elle parle haut
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Elle connaît la langue de l’eau
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Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
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Ils se battent comme des chiens
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Ils sont chiens quand ça les arrange
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Et puis se prennent pour des anges
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Comme si d'être ce qu’ils sont
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Leur donnait un mauvais frisson
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Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
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Ils s’improvisent magiciens
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Ils déracinent et ils bétonnent
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Ils font le vide et puis s'étonnent
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Que les saisons aillent de travers
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Et que s'étende le désert
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Mais près de moi vit une humaine
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Je la vois quand elle se promène
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Et si parfois elle parle haut
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Elle connaît la langue de l’eau
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Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
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Je refroidis, l’hiver s’en vient
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Bientôt se formera ma glace
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Dessous, j’aurai toute la place
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Pour moi le gel est bienvenu
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Je n’aime pas les arbres nus
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Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
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Je vais rêver à ces humains
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Ils seront encore là, j’espère
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Quand mes eaux redeviendront claires
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Et que se poseront les huards
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Pourvu qu’ils n’aient pas de retard
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Et que près de moi cette humaine
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Ait traversé l’hiver sans peine
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Qu’elle vienne avec les oiseaux
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Me parler la langue de l’eau |