| — Heureux? Tu penses que les gens sont heureux Hardenberg? Eh, ouvre les yeux, |
| sors de ta voiture de fonction, et promène toi dans la rue. T’as vu comme les |
| gens ont l’air heureux? On dirait des bêtes traquées ! Faut les voir, le soir, |
| avachis dans leur fauteuil, blêmes et apathiques devant leur télé, |
| en train d'écouter un zombie qui leur parle, d’un bonheur qu’ils ne |
| connaissent plus depuis longtemps. Balade toi en ville, et tu verras toute |
| cette merde, et cette masse de gens informes, parqués dans les magasins et |
| programmés comme des robots pour se bousculer sur les escalators. |
| Ils s’ignorent tous. Et chacun pense qu’il est à un centimètre du bonheur. |
| Bonheur, qui restera finalement inaccessible, parce que vous leur avez volé. |
| C’est ça, la réalité Hardenberg, et tu le sais très bien. J’ai une nouvelle |
| pour toi patron: la machine est en surchauffe. Nous on est les précurseurs, |
| mais votre temps touche à sa fin. Votre technologie vous a donné votre petit |
| confort, mais les autres ravalent leur rage. Tous ces gosses là-bas, |
| ils ont la rage, ils crèvent dans leur bidonville et se gavent de films |
| d’action américains. Et ça, c’est loin de chez nous. Mais ici, les maladies |
| mentales sont en hausse perpétuelle, toujours plus de serial-killers, |
| de suicidaires, de violence gratuite. C’est pas avec du shopping ou des |
| consoles de jeu que vous pourrez les endormir. Et les antidépresseurs finiront |
| par ne plus agir. Les gens en ont plus que marre de votre système de merde |
| — Je dois admettre qu’il y a sûrement, sûrement des choses justes dans tout ce |
| que tu dis… |
| J’commence déjà à voir les traîtres, ils vont m’tirer dans l’dos |
| Ils ont des veste réversibles, ils vont virer dans l’faux |
| Préviens tes potes, les ne trompent pas |
| Si tu cherches le cash, on t’surveille de près, alors ne tombe pas |
| Déjà gamin, on m’disait «t'es une merde ambulante» |
| Ta place dans la société, c’est à l’arrière de l’ambulance |
| J’suis venu reprendre ce qui m'était dû |
| À la base on est cool, on est droits, mais on est têtus, on à la tête dure |
| On s’est tous égarés, au milieu d’tous ces tarés |
| Maintenant faut s’préparer, en tout cas on est parés |
| C’est la misère comme en Bosnie, comme à |
| Tu veux faire une embrouille? on t'écrase dans l’mur avec un gros smi' |
| Nos rêves sont trop courts, après dix ans d’glandage et d’brigandage |
| Même les clochards rêvent de boire du dix ans d'âge |
| Alors, dis pas qu’mon rap fais du, les stylos contre les missiles |
| Les kholotos contre l’Hémicycle |
| Les kalashs contre les disciples, du diable |
| Maintenant quand j’kick, tu chiales |
| Ma rime pèse, comme si j’avais braqué l’fric du |
| En bas d’chez toi, tous prêts à t’mettre une cale |
| Tu veux du, on t’met un kilo d’sucre |
| Avec une plaquette pile au dessus |
| J’ai des potes qu’ont pété la chic, d’autres qu’ont pété la seringue et |
| l'élastique |
| D’autres sont morts, les jeunes sous stick manient les guns et rêvent de pété |
| l’instit' |
| C’est la rupture, tout l’monde veut sauter la luxure |
| Et en profiter pour exploser l’voisin du dessus |
| T’as pas compris qu'ça sentait l’combat final |
| Oublie la coke que t’inhales |
| Car ton attitude elle est chinave |
| Que des shinobi opèrent au mic', de manière inopinée |
| Le stylo-bille-opinel, le sang coule du robinet |
| Y a plus moyen qu’on reste calmes ici |
| Notre condition nous a fait vieillir comme la calvitie |
| Rimes en bloc, cousin mets tes muni' dans l’glock |
| Mets tes outils dans l’sac, pour les démunis dans l’block |
| Comme si t'étais punis, on t’bloque |
| Au coin d’la rue, c’est soit tu marche avec les résistants, soit tu finis dans |
| l’coffre |
| Toujours unis dans l’clan, loin d'être bidon l’plan |
| Si t’es un collabo, dégage ou dans le bide on t’plante |
| C’est la violence improvisée à coups d’Python |
| La vengeance sur les diplomates, les shmits, les sacs Vuitton, lâche les biftons |
| Et Sarko-mence, c’est la Georges Bush-rie |
| Ils veulent pété du biko, l’avenir j’le vois rouge vif |
| Le diable nous frappe, les esprits saturent |
| Un jour tu t’lèves, t’es motivé, et tu comprends Richard Durn |
| Vous avez d’la chance qu’avec le rap y a pas moyen qu’j’amasse |
| Le meilleur investissement c’est la kalash, et les famas |
| Tu m’connais pas, en vérité, tu m’connais trop peu |
| Dans mon crew, on est des gars cool mais les apparences sont trompeuses |
| J’ai d’quoi perdre, si j’te dévoile ma vie |
| C’est trop hardcore, c’est la réalité des gars d’ma ville |
| On marche soudés, y a pas d’poukav |
| Tu fais l’tueur, en vérité t’es tout calme |
| Chez nous on fait l’inverse, c’est ça la vraie nature du bouga |
| Chez nous on porte pas plainte, même sur un lit d’hôpital |
| Aucune complaisance pour les mythos qui parlent |
| Faire ma place dans le rap français, j’en ai plus rien à battre |
| J’la ferai à coups d’sabats, ou on pète tes reins à la batte |
| Appelle tes cousins, la bac |
| Dans l’secteur on a tous un appart' |
| On est perchés et fait mouche avec un seul |
| C’est ça la mentale, regarde ton équipe est lamentable |
| Un tour au poste, et tu ressors avec la tarma bancal |
| Arrête tes récits d’mythomane, même pas j’flippe deux secondes |
| T’as sûrement du mettre d’la came dans tes spliffs de scon |
| J’ai la mentalité des ruelles d’Alger |
| Les kholotos, qui jouent pas au loto, qui ont pas l’temps d’se cacher |
| Dans ma vie, j’ai mis des patates, comme j’en ai pris |
| J’ai les os pétés, représente jusqu’aux coups d’schlass dans les tripes |
| C’est déjà la guerre, t’en a la |
| Ou travaille ta résistance sur le terrain |
| Séquelles t’apportent demain, qui sautent au verre hein |
| Rimes en bloc, cousin mets tes muni' dans l’glock |
| Mets tes outils dans l’sac, pour les démunis dans l’block |
| Comme si t'étais punis, on t’bloque |
| Au coin d’la rue, c’est soit tu marche avec les résistants, soit tu finis dans |
| l’coffre |
| Toujours unis dans l’clan, loin d'être bidon l’plan |
| Si t’es un collabo, dégage ou dans le bide on t’plante |
| C’est la violence improvisée à coups d’Python |
| La vengeance sur les diplomates, les shmits, les sacs Vuitton, lâche les biftons |
| C’est plus pour un raclo d’cité |
| L’uniforme pour ennemi, n’oublie pas qui t’as intoxiqué |
| Mec j’en ai marre de tout |
| Ecoute mon rap de fou |
| Autour de moi, j’ai plus de mains courantes qu’un stade de foot |
| Pour les shmits, j’suis qu’un individu de type N. A |
| Nique la milice du diable et les élites de type hainards |
| Nous on mange pas la carotte |
| J’ai pas fait parti de ceux qui galopent |
| Depuis quelques temps même les circoncis ont retrouvé leur calotte |
| La France c’est un beau pays, seulement quand t’obéis |
| Ils veulent virer d’ici, toute personne monothéiste |
| Insoumise au pouvoir, le Tout-Puissant m’a permis d’tout voir |
| On est dirigés par les suppo' d’Satan, alors tout foire |
| C’est tendu, avant qu’ils nous bloquent tout accès |
| On s’organise, c’est difficile, ils nous ont tout taxer |
| La rue c’est physique, en 2005 c’est trop technique |
| On vit dans des ghettos, les shmits |
| Font un nettoyage ethnique |
| Chelou c’qui sort d’ma bouche, mon cerveau et mes dix doigts |
| J’ai mon auditoire, mais c’est pas demain la victoire |
| J’suis en rupture, et j’lutte dur, dans ce monde de luxure |
| Souvent des accusés, la |
| Rimes en bloc, cousin mets tes muni' dans l’glock |
| Mets tes outils dans l’sac, pour les démunis dans l’block |
| Comme si t'étais punis, on t’bloque |
| Au coin d’la rue, c’est soit tu marche avec les résistants, soit tu finis dans |
| l’coffre |
| Toujours unis dans l’clan, loin d'être bidon l’plan |
| Si t’es un collabo, dégage ou dans le bide on t’plante |
| C’est la violence improvisée à coups d’Python |
| La vengeance sur les diplomates, les shmits, les sacs Vuitton, lâche les biftons |
| Mode, cette fois-ci on moleste qui? |
| Nan y a plus moyen qu’on m’esquive |
| J’viens mettre des tartes, comme ça on reste quitte |
| , que du rap comestible |
| C’est la rupture, tu connais c’titre |
| Ouais c’est loin d'être un paumé c’type |
| Mysa c’est l’rappeur qu’on estime |
| Oublie tes potes, ils connaissent qui? |
| — Je dois admettre qu’il y a sûrement, sûrement des choses justes dans tout ce |
| que tu dis, mais, je ne suis pas la bonne cible. J’ai peut-être suivi le |
| système, mais je n’en ai pas inventé les règles |
| — C'est pas celui qui invente le pistolet qui compte, mais celui qui appuie sur |
| la détente |