Les hommes effleurent la terre de leur pas
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Certains font de grandes choses, aux cieux lèvent les bras
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Certains peignent des rêves sur les murs de nos vies
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Et arrachent des sourires à l’air triste de nos villes
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Soufflent les barrières et les fossés qui nous séparent
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Dans un tourbillon de joie, jusque très tard dans la nuit
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On erre et on crie à corps perdu
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Que même en ces lieux maudits la grâce est descendue
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Qui sait ce qui est vain, futile ou important
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Réussir sa vie, être riche ou bien portant
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On porte l’azur sur nos épaules comme une seconde peau
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Nos cœurs sont orange comme au couchant sont les flots
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Comme ces lumières qui déchirent le voile noir de la nuit
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Ma feuille est un buvard, tout comme ce maillot
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Il ressemble à ma ville
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On était assis sur les gradins
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Et j’fixais les yeux de mon père s’illuminer de joie
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On ne fréquentait pas le gratin
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J''étais Phil' le fils du napolitain aux cheveux châtain
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Enfant des Seventies, dans une ville exsangue
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À fond système D où on vit d’estanques
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Où le foot est monté sur un piédestal
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Où les stars du zig et du zag remplissent les stades
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Certains affirment c’est un lieu triste et sale
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Mais il est pauvre et le jeu électrise les âmes
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Une chose sûre, dans les cœurs la mentale
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Y a pas de fruits étranges sur nos arbres
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Au son d’nos âmes, la passion fuit les écoles
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Et ce qui nous dirige c’est la croix sur nos épaules
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Garder le sens des valeurs je sais
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Il en faut plus pour tirer un trait sur nos malheurs
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Qu’ils comprennent ce qu’est l'éclair de la victoire dans un océan d'échecs
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Avoir la chance de grimper à leur échelle
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Sans s’afficher dans la télé-réalité sur toutes les chaînes
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On nous parle de Movida
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Mais le mauvais film est là et s’termine droit à l’hôpital
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J’aimerais savoir la route à emprunter, le meilleur chemin
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«Why don’t you show me the way now? |
«» La feuille buvard, absorbe l'émotion tracée à l’encre noire «» Juste au-dessus «» Lumières orange qui s’allument «C'est ma ville, ses couleurs, ma plume
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Nous sommes la somme de c’qu’on a vécu
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Dès le début on fut privés de vagues et on n’eut que l'écume
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L’espoir inscrit jusqu’au cœur des molécules
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À changer des Everest en p’tits monticules
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Le projet pour nous c’est, qu’on dise Amen à tout
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C’est nos fesses coincées dans l’vestibule
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Si on regarde la mer et le constat
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On défie le destin tracé par l’adresse postale
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On a des droits quoi qu’ils disent
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On les fait valoir quand ils visent chacun de nos pas
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Épiés, qualifiés d’impardonnables
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Au lieu de salles de concert, ils nous font des MacDonald’s
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On pose nos rêves sur les stars des stades
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Les staffs de réac' pensent par les stat
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Vivre dans leur ville un sport d'équipe
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Qu’ils rendent égoïste et crachent sur l'éthique
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Alors pourquoi ce maillot? |
Va le dire aux autres
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C’est pour fermer le clapet de ces faux philosophes
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S’ils le trouvent trop noir cet oripeau
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C’est la couleur des gants aux JO de Mexico
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C’est clair, j’l’ai pas fait pour eux
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Pour fixer d’mes yeux les cieux et arracher un sourire à mon père
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Comme quand sur ces marches on était assis
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Et s’projetait dans les nuages vacille |