Song information On this page you can find the lyrics of the song La fin de leur monde, artist - Shurik'n.
Date of issue: 22.02.2015
La fin de leur monde |
Regarde ma Terre en pleurs, mais les choses ici prennent une telle ampleur |
Les fils partent avant les pères, y a trop de mères en sueur |
Quand les fusils de la bêtise chantent le même air en cœur |
Le mangeur d'âme à chaque repas s’abreuve de nos rancœurs |
Je l’entends toutes les nuits, las des fantômes qui la hantent |
Las de leurs complaintes, tellement que des fois elle en tremble |
Par le sang de la haine, constamment ensemencée, au pas cadencé |
Quand ce dernier chasse le vent hors des plaines |
Rien n’a changé depuis «Où je vis» |
Juifs, catholiques, musulmans, noirs ou blancs, fermez vos gueules, |
vous faites bien trop de bruit |
Comme ces orages dont l’eau se mêle à nos larmes et leurs chocs |
Sur le sol aride dont l’uranium a volé l'âme |
Je veux pas d’une ville aux cimetières plus grands que la surface habitable |
Même si paraît que de l’autre coté tout est plus calme, plus stable |
Je veux pas qu’après le jour J, les survivants survivent sous le néon |
Trop proches du néant, car le soleil les prive de rayons |
Les artères pleines d’amer comme un caddy au Géant |
On charge, on charge, à la sortie c’est tout dans les dents |
J’crois que c’est dans l'ère du temps, chacun cherche son bouc émissaire |
Ouais, d’une simple vie ratée à l’envoi d’une bombe nucléaire |
L’amour manque d’air dans leur monde, nous on suffoque, tout ce qu’on supporte |
Ca pressurise, et c’est les psys qui vont exorciser |
Que quelqu’un me dise si j’ai des chances de voir enfin la paix exigée |
Qu’un jour les abrutis s’instruisent |
Perché sur ma plume, j’attends c’moment observe ce bordel |
De petites flammes montées au ciel, pour elle j’ai saigné ce gospel |
Héra se barre à tire d’ailes, lasse de la sève qu’on tire d’elle |
On clame tous qu’on l’aime, mais aucun de nous n’est fidèle |
Jalousie et convoitise se roulent de grosses pelles |
Quand les problèmes viennent, on règle ça à coup de grosses pêches |
Et pendant ce temps là, certains amassent des sous par grosses bennes |
Devine qui est ce qui creuse mais avec des plus grosses pelles |
Quand est ce qu’on y arrive? |
Là où le bonheur désaltère |
Où l’futur se construit, sans cris, sans mecs à terre |
Ni de centrale en fuite, rien sur le compteur Geiger |
Et finalement conscient qu’ici, on est que locataires |
Tu parles d’une location, regarde un peu ce qu’on en a fait |
Quand le vieux fera l'état des lieux, on fera une croix sur la caution |
On aurait dû le rendre comme on nous l’a donné |
Clean, sans tâche, et innocent comme un nouveau né |
Seulement les nôtres meurent de faim en Afrique |
Et y’a pas assez de fric pour eux, alors la dalle faudra la tempérer |
Les hommes tombent sous les rafales racistes |
Mais on peut rien pour eux, alors les balles faudra les éviter |
Le cul devant la télé, occupés à rêver |
Le doigt posé sur la commande, on se sent exister |
On râle, on gueule, on vote, espérant que ça va changer |
Mais dresse tes barricades et tu les verras tous hésiter |
Garni d’incompréhension et de stèles géantes |
Le globe rêve de compassion et de bourgeons renaissants sur ses branches |
Les mêmes qu’on laissera crever un soir de décembre, dans le silence |
Juste un bout de carton pour s'étendre |
«Tout le monde a ses chances», de quelle planète vient celui qu’a dit ça? |
Un homme politique, je crois en live de Bora Bora |
Pendant que les foyers subissent, façon Tora Tora |
Mais bon c’est bien trop bas, alors forcément il ne nous voit pas |
Parole et paroles et paroles, ils ont promis monts et merveilles |
Mais les merveilles se sont envolées |
Il reste que des monts, mais c’est raide à grimper |
Et au sommet, y a que des démons en costumes cendrés |
Et en bas, c’est les jeux du cirque «César Avé» |
Parce qu’on va se faire bouffer par des fauves qu’ils ont dressés |
On note une sévère chute de sang sur la map, une montée d’or noir |
Un jour on payera cher pour une bouffée d’air pur |
Ici c’est chacun sa culture, chacun son racisme |
Seulement sur fond blanc, c’est le noir qui reste la meilleure cible |
Les temps changent c’est sûr, mais y a toujours des irascibles |
Ils ont le bonjour d’Henry, d’Arron, Mormeck et Zinédine |
A l’heure où les gens dînent, y en a encore trop qui cherchent |
Pour eux pas de 8 pièces: ils crèchent au parking, tout le monde s’en indigne |
Ca dévalue le quartier, ça effraye mémé |
Et on sait bien ce que mémé va voter |
Du haut de leurs tours de biz', droites comme la tour de Pise |
Jumelles sur le pif, ils fractionnent, divisent à leur guise |
On s'étonne ensuite que ça finisse en fratricide |
Car tout ce qui compte c’est de gonfler les commandes de missiles |
Vive la démocratie, celle qui brandit la matraque |
Face à des pacifistes: t’es pas d’accord, on te frappe |
Multirécidivistes: c’est jamais ceux-là qu’on traque |
Ils vivent en haut des listes et mettent leurs tronches sur les tracts |
Ce monde agonise, vu ce qu’on y fait, c'était prévisible |
Comme la goutte sur le front, dès que la merde se profile |
Mais la peur atrophie les cœurs, peur de tout ce qu’on connaît pas |
Alors on se barde de préjugés débiles |
De partout les extrêmes dominent, en prime time |
A chaque fois qu’ils déciment une famille |
Et bien avant ces régions où sévit la famine |
Image trop crue pour un beauf devant sa viande trop cuite |
Lui qui croyait que l’euro ferait beaucoup d’heureux |
Pour les vacances faudra attendre un peu ou gagner aux jeux |
Mais là c’est pas trop l’heure, demain très tôt y a le taff |
Comprend ce monde va trop vite, aucune chance qu’on le rattrape |
Sur la route des principes, ils ont mis des pièges à loups |
Des gilets dynamites, et des skeuds y en a un peu partout |
Faudra faire gaffe aux mines, aux puits d’où la mort s'écoule |
Il a beau être vif, mais à la longue il évitera pas tout |
Et un de ces quatre il finira par tomber |
J’espère qu’il y a aura quelqu’un pour aider le prochain à se relever |
J’espère qu’il sera pas comme le notre, aigri et crevé |
Et j’espère surtout que celui-là essayera pas de se faire sauter |
Tu sais, on vit dans la télé, le globe s’est fêlé |
Ils servent de l’emballé mais en vrai c’est la mêlé |
On s’prend à espérer des choses simples |
Mais leur fabrique à peur s’est mise en branle, tout ça pour les dérégler |
Cris sans cicatrices, terreur dans la matrice |
Ils disent qu’une vie vaut plus à New York Paris Londres ou Madrid |
Alors c’est comme ça une échelle dans la peine |
On aime ces catastrophes quand des gens manquent à l’appel |
Surtout s’ils nous ressemblent, on les filme à la morgue |
Et nous dans les sofas content d'échapper à la mort |
Il reste dans les cœurs anomalie appelée peur |
Et grâce à ça de toutes parts ils ont recours à la force |
C’est une révolution, cette fois elle est de droite |
Voilà pourquoi le chantage à l’emploi dans plein de boîtes |
Voilà pourquoi ils veulent à tout prix implanter la croix |
Et face à la télé souvent on les croit dans leur droit |
Ils disent c’est humanitaire |
Mais ils niquent les mers et la terre pour chaque écart c’est la guerre |
Si le quotidien est précaire |
C’est qu’ils nous dressent à être délétères et se contenter de joies éphémères |
Si l’Afrique est en colère, c’est parce que les trusts la pillent |
Seuls les généraux corrompus coopèrent |
Et jouent des vies au poker |
Est-ce que la rancœur et le désir d’revanche est tout ce qu’on leur a offert? |
On parle du droit des femmes quand leur mari les frappent |
Avec des clichés religieux sortis tout droit des fables |
Comme ci ici elles étaient bien depuis le Moyen-Âge |
Mais c’est en 46 que c’est ouverte une nouvelle page |
Maintenant elles nous valent, on dit dans les ouvrages |
Pourquoi elles touchent moins de pognon à compétences égales? |
Pourquoi elles seraient moins faites pour être responsables? |
Alors qu’elles nous ont tous torché le cul nu dans le sable |
On force sur la boisson, parie sur les canassons |
Mais la réalité, c’est qu’ils nous font bouffer du poison |
Et dans l’hôtel du bonheur beaucoup font la valise |
L’espoir tué par des fanatiques libéralistes |
Pas de bombes sales, ni de grosses salves |
La stratégie est simple ils exploitent et ils affament |
Quand on les voit à la télé ces cons ont l’air affables |
Mais le monde est à genoux quand ces bandits sont dix à table |
Des comptes sous faux noms |
Ils prétendent agir au nom de la liberté, mais c’est la monarchie du pognon |
La France et les States par factions interposées |
Se livrent une guerre en Afrique, et tu veux rester posé? |
Freedom par-ci démocratie par-là |
Mais j’ai maté sous la table et j’ai vu que c'était que des palabres |
La vraie mafia on la cherche pas en Calabre ni dans ce bled |
Où dans les quartiers pauvres à quarante ans on tombe malade |
A fumer du mauvais tabac et manger de la merde |
Où le xanax fait un tabac avec l’alcool fort |
Les rues deviennent des grosses forges |
Et le métal y est commun monté sur grosses crosses |
La violence au quotidien de tant de gosses pauvres |
Et moi j’attends l’apocalypse après cette apostrophe |
J’en ai marre de tous ces mensonges qu’ils colportent |
Pour les servir, dans de nombreux cas il y a mort d’hommes |
Tous terroristes j’entends leurs théories |
Vanter le sacrifice pour des principes c’est horrible |
Les mômes survivent nourris à l’eau et au riz |
Pendant que leur pouf se baladent à Aspen ou St-Moritz |
La flore crame, la faune canne |
Dit: c'était des barbus qui lâchaient l’agent orange |
Sur le nord Viêt Nam? |
Nah, c'était les boys |
Mais qui peut m’indiquer la justesse d’une cause |
En partant de là, chacun écrit ses droits |
Désolé je trouve aucune excuse à Hiroshima |
On peint l’histoire comme on colorie vite une image |
Et peu importe qui se fait tuer chaque fois je le vis mal |
On croit en nos gendarmes qui servent et nous protègent |
Du moins, est ce au Rwanda quand ils jouent du lance-roquettes? |
Pour placer le pantin qui conviendra à la France |
Une casserole de plus au ministère de la défense |
Ils se crêpent le chignon, au fond ils sont ignobles |
Sur la conscience des députés y’en a plus d’un million |
Quand ils faut des aiguilles nos politiques ont des chignoles |
Défilent sur des chars le 14 ils se pignolent |
Au son de la marseillaise et d’une imagerie guerrière |
Qu’ils veulent tranquillement refiler aux élèves |
De leur appart dans le 16, on voit un tableau différent: |
Ils disent croire en dieu mais croient en ce qu’ils possèdent |
Ils trouvent même pas un corps dans les ruines du World Trade |
Mais sortent des débris le passeport de Mohamed |
Je peux plus exprimer combien on trouve ça grotesque |
Tu comprends pourquoi c’est le désert dans les bibliothèques |
Au collège de la vie ils jouent les profs d’histoire |
Et abreuvent le quotidien de milles sornettes illusoires |
On a bâti une forteresse, l’a nommé Alamut |
Coincés physiquement entre garde à vue et garde à vous |
Compte tenu de la pression patriotique |
J’admire les gens de gauche en Israël, en Amérique |
Est-ce qu’on vaut mieux en France? |
Désolé si j’insiste |
Mais regardons nous franchement on est aussi racistes |
Ensuite on vend de la liberté au marché public |
Putain le drame avec les valeurs de la république |
La République, elle passe ses week-end en régate |
Puis se prostitue de toutes parts pour un airbus ou une frégate |
Elle exécute dans une grotte des opposants kanaks |
Et mange à table avec des gars style Giancana |
Puis explose le Rainbow Warrior |
Et dessine les frontières du tiers-monde à la terrasse du Marriott |
Sponsorise les fanatiques aux 4 coins du monde |
Les entraîne au combat et manipuler les bombes |
Le collier casse, ces cons échappent à tout contrôle |
Et quand ils mordent la main du maître alors on crie aux monstres |
Ils discutent notre futur autour d’un pichet |
Pour notre sécurité zarma, ils veulent nous ficher |
C’est la France de derrière les stores |
Et j’en ai marre de m’faire gruger par des tronches de dispensés de sport |
Je me bats pas pour la porsche mais pour un meilleur monde |
Avec mes petits bras |
Souvent à cette époque ou la terreur gronde |
Où la frayeur monte, je travaille sur moi chaque seconde pour être un meilleur |
homme |
On vit en ces temps où dans un taudis de Paris |
36 gosses meurent brûlés vifs quand les demandes en HLM dorment |
Depuis des années dans les archives |
Alors que des employés de la mairie en obtiennent avec terrasse et parking |
T’appelle pas ça du racisme? |
Après ils pleurent quand perdus on revient aux racines |
Ils ont caricaturé nos discours radicaux |
Et l’ont résumés par «wesh wesh» ou «yo yo» ! |
Nous, complexés, si peu sûrs de soi |
On s’interpelle entre nous, comme rital, rebeu ou renoi |
Chaque jour, la grande ville resserre l'étreinte |
Et tu peux voir les noms des nôtres évaporés, écrits sur des trains |
Ma vie, un mic, une mixette, loin des ambitions |
De qui sera élu président en 2007 |
J’adore ce moment où ils dévoilent le minois |
De qui devra tailler des pipes monumentales aux chinois |
A défaut d’argent putain, donnons du temps |
Dans nos bouches le mot liberté devient insultant |
Car c’est les soldats qui le portent et non plus le vent |
Comme si le monde était rempli de cruels sultans |
Mécontent des schémas qu’on nous propose, je cultive maintenant |
Les roses dans mon microcosme |
Mesure les dégâts minimes que mon micro cause |
Ça ne peut qu’aller mieux alors j’attends la fin de leur monde… |