| Regarde-les ces suicidés qui déambulent
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| Boulevard des Ritals à Paris, samedi
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| «C'est au vert, vas-y camarade!
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| Sur l’autoroute il y a des songes
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| Des coureurs au long cours et qui freinent
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| Et qui rongent leurs freins malades
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| C’est l’automne, vas-y camarade!»
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| T’as de beaux yeux, tu sais?
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| Quand ils sont verts j’y vais cueillir la pâquerette
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| Quand ils sont bleus j’y plonge au fond de leur marine
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| Quand ils sont noirs j’y prends le deuil de ma voisine
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| Quand ils sont mauves alors j’y cueille ta violette
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| T’as de beaux yeux, tu sais? |
| Regarde… Regarde…
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| Regarde-les ces suicidés qui déambulent
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| Boulevard des Ritals à Paris, samedi
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| Je les vois dans un grand panier
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| Au bras d’une géante noire
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| Aux cheveux noirs en voile rouge
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| Elle passe sur moi sur la marge et ça bouge
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| Et sa chatte comme un arc-en-ciel me fait «minou»
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| La chatte de la Mort la nuit
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| Ne ronronne jamais…
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| T’as de beaux yeux, tu sais? |
| Regarde… Regarde… Mais
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| Regarde!
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| Quand ils sont verts j’y vais m’inscrire à l’espérance
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| Quand ils sont bleus je me prends pour ton capitaine
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| Quand ils sont noirs je t’y plonge et puis t’y ramène
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| Quand ils sont mauves alors mon carême commence
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| T’as de beaux yeux, tu sais? |
| Regarde… Regarde
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| Le carême de la Camarde
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| Ça commence quand tu regardes
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| La chatte de Paris la nuit
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| je la vois quand tes yeux sont gris
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| Regarde… Regarde…
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| Elle se fait enverguer par des prolos au ventre triste
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| Qui s’en vont aux urgences jerker avec l’URSSAF |