
Date of issue: 31.10.1980
Record label: La mémoire et la mer, Léo Ferré
Song language: French
La violence et l'ennui(original) |
Nous d’une autre trempée et d’une singulière extase |
Nous de l'Épique et de la Déraison |
Nous des fausses années Nous des filles barrées |
Nous de l’autre côté de la terre et des phrases |
Nous des marges Nous des routes Nous des bordels intelligents |
O ma sœur la Violence nous sommes tes enfants |
Les pavés se retournent et poussent en dedans |
J’ai l’impression démocratique qui me fait des rougeurs |
A l’extrême côté du cœur et des entrailles |
J’entends par là mes tripes à la mode de Mai |
JE VOUS COMMANDE D'ÊTRE BREFS ET COUILLOSIFS |
J’ai le sentiment bref de ceux qui vont mourir |
Et je ne meurs jamais à moins que à moins que |
Je sais des assassins qui n’ont pas de victime |
Qui s’en vont faire la queue pour voir le sang d'écran |
Et cette pellicule objective qui pellicule sur le vif |
Surtout ne pleure pas |
Les larmes c’est le vin des couillons |
Moi je ne pleure plus |
Et je le dis bien haut bien tendre aussi et bien à l’aise; |
Crevez-leur le paquet qu’ils portent sur leurs quilles! |
Marx était un «hippie» |
C’est pas comme en dix-sept, à la consigne |
Dans cette Russie rouge à la lénifaction |
… Et personne jamais n’a été réclamer ce barbu Stalingradé… |
Quand je vois un stalinien je change à Stalingrad |
Je sais des assassins qui ont le cran d’arrêt |
Et qui sont beaux comme les cons qui vont voter |
Des assassins assassinés et leurs manières |
A ne jamais vouloir crever comme crevèrent les Communards |
Mes frères |
Et je le dis bien haut: il faut CONSTITUTIONNALISER le foutre |
Et porter l’inconfort cousu dessous leur peau |
A ces bourgeois qui se permettent de jouir, en outre! |
JE VOUS COMMANDE D'ÊTRE BREFS ET CARTÉSIENS |
Je sais des charmes bruns qui sont de sang caillé |
Et qui se grattent comme on gratte une blessure |
Ça vous ravive un peu de rouge, ça a l’allure |
D’une légion d’honneur que l’on pardonnerait |
Ô ma soeur la Violence Ô ma soeur lassitude |
Ô vous jeunes et beaux empêtrés dans vos livres |
II faut faire l’amour comme on va à l'étude |
Et puis descendre dans la rue |
II faut faire l’amour comme on commet un crime |
Ô ma soeur la Violence tes enfants s’analysent |
Et du Guatemala s’en viennent des parfums |
De sang et des Guatémaltèques allant s’analysant |
Dans les ruisseaux de sang coulant comme la crème |
La crème de la Révolution montant |
Ô ma soeur la Violence Ô la fleur du boucan |
II fait un bruit à rancarder tous les voyeurs |
Et un bruit qui se voit ça vous a des couleurs |
A vous barrer la vue pour des temps et des temps |
Je sais des bises s’ennordant depuis l’Afrique |
Le monde est court, la gosse, il faut tâter la trique |
Dans le pieu, dans la rue, mais tâter de cet ordre |
De cet ordre nouveau où germe le désordre |
Le beau désordre des voyous au ventre lisse |
Viens par ici la gosse un peu, que je t’en glisse… |
De ma graine d’amour… |
Qui gonflera dans toi comme un chagrin de carne |
Sur le monde envahi de tant de muselières |
Dans le Paris des chiens je vais l'âme légère |
Ô ma soeur la Violence Ô ma soeur lassitude |
Ô vous jeunes et beaux empêtrés dans vos charmes |
II faut faire l’amour comme on va à l'étude |
Les yeux vers les jardins où fleurissent les armes |
Des armes, comme une esthétique de la solitude |
Des armes, comme une sinistre compo d’angliche |
WHAT DO YOU MEAN, GUN? |
Je sens que nous arrivent |
Des trains pleins de brownings, de berretas et de fleurs noires |
Et des fleuristes préparant des bains de sang |
Pour actualités colortélé |
Le sang ça s’ampexe tout ce qui y’a de bien |
Le sang c’est rentable dans la technicoloration |
Et je te ferai voir un sang vert quand il sera question de questionner |
Je sais des fleurs d’amour qui polennent les blés |
Et qui vous font un pain que l’on mange à genoux |
Un pain de chair vivante et que l’on aimerait |
Comme on aime une enfant que cache ses atouts |
Et qui les touche un peu comme on caresse une arme |
Un doigt sur la gâchette et le reste aux abois |
Et que s’irise alors ta violette de Parme |
Enfant mauve de mon silence et de ma loi |
Des armes, comme une esthétique du pain sur la planche |
Des armes blanches comme l’aube blanche à Paris |
Cette aube comme le foutre de l’absence |
NOUS SOMMES ABSENTS, MESSIEURS! |
L’amour toujours l’amour Ah! |
cet amour malade |
Comme une drogue dont on ne peut se dédroguer |
Comme une drogue à laquelle je me soumets |
Je suis un trafiquant d’amour… |
Des armes, comme un sourire de l’autre côté de la tête |
Comme une façon de désarmer |
Comme un chien qui vous aime |
Des armes qui vous lèchent, qui vous sortent, qui vous bercent |
Des armes pour inquiéter l’inquiétude |
Et puis le Code de la peur à distribuer |
A tous ceux qui habitent avec la peur ou que la peur habite |
Art. |
l J’ai peur |
Art. |
2 J’ai peur |
Art. |
3 J’ai peur |
Art. |
4 Où sont les toilettes? |
Des armes, comme une esthétique de la solitude |
Quand on est seul et armé on n’est plus seul |
Quand on est seul et désarmé on fait une demande pour être CRS |
L’amour toujours l’amour Ah cet amour serein |
Cet amour qui vous monte à la bouche comme une grenade |
Qu’on ferait bien éclater dans quelque ventre passant |
Dans quelque ventre curieux, oisif, en mal d’amour |
Des armes, comme un planning de la résurrection |
Et quant aux armes blanches, on pourrait les teinter de rouge |
Dans une teinture particulière et à la portée de toute portée |
Nous d’une autre trempée et d’une singulière extase |
Nous de l'Épique et de la Déraison |
Nous de l’autre côté de la terre et des phrases |
O ma sœur la Violence O ma sœur de Raison |
Au quartier des terreurs des enfants se sont mis |
A brouter des étoiles |
La Voie Lactée s’amidonnait dedans leurs toiles |
Et la carte du ciel dans ce quartier de France |
Indiquait aux passants la route à ne pas suivre |
II brumait dans le ciel des paroles de givre |
C'était d’un cinéma nouveau et d’une danse |
Qu’on ne dansait plus avant longtemps. |
Nanterre |
Se prenait pour Paris et le tour de la terre |
Se faisait sur lin signe, une pensée de fièvre |
Un désir de troubler les fleurs et les manières |
Une particulière oraison, un. |
sourire |
À mettre les pavés à hauteur d’un empire |
Le sable des pavés n’a pas la mer à boire |
Ça sent la marée calme dans les amphis troublés |
Des portés de secours sont ouvertes là-bas |
II suffit de pousser un peu plus, rien qu’un geste… |
(translation) |
We of another temper and a singular ecstasy |
We of Epic and Unreason |
We fake years, we barred girls |
We on the other side of the earth and phrases |
We margins, we roads, we smart brothels |
O my sister the Violence we are your children |
Cobblestones flip and push in |
I feel like democracy making me blush |
On the far side of the heart and the entrails |
By that I mean my guts the way of May |
I COMMAND YOU TO BE BRIEF AND COUILLOSIVE |
I have the brief feeling of those who are going to die |
And I never die unless unless |
I know killers who have no victim |
Who go line up to see the screen blood |
And this objective film that film on the spot |
Please don't cry |
Tears are the wine of fools |
I don't cry anymore |
And I say it very loudly very tender also and well at ease; |
Crack them with the package they wear on their bowling pins! |
Marx was a "hippie" |
It's not like in seventeen, at the locker |
In this sluggish red Russia |
…And no one has ever claimed this bearded Stalingradé… |
When I see a Stalinist I change to Stalingrad |
I know assassins who have the switchblade |
And who are beautiful like the idiots who are going to vote |
Murdered assassins and their ways |
To never want to die like the Communards did |
My brothers |
And I say it out loud: we must CONSTITUTIONALIZE the cum |
And wear the discomfort sewn under their skin |
To those bourgeois who allow themselves to enjoy, moreover! |
I COMMAND YOU TO BE BRIEF AND CARTESIAN |
I know brown charms that are blood clotted |
And who scratch like one scratches a wound |
It revives you a little red, it looks like |
Of a legion of honor that we would forgive |
Oh my sister Violence Oh my sister weariness |
O you young and beautiful entangled in your books |
You have to make love like you go to study |
And then take to the streets |
You have to make love like you commit a crime |
O my sister the Violence your children analyze themselves |
And from Guatemala come perfumes |
Of blood and Guatemalans going to analyze themselves |
In streams of blood flowing like cream |
The Cream of the Rising Revolution |
O my sister the Violence O the flower of the boucan |
He makes a noise to date all the voyeurs |
And a noise that shows it gives you colors |
To block your view for times and times |
I know kisses blowing north from Africa |
The world is short, the kid, it is necessary to feel the cudgel |
In the stake, in the street, but feel this order |
Of this new order where disorder germinates |
The beautiful mess of smooth-bellied thugs |
Come over here kid for a bit, let me slip you in... |
From my seed of love... |
That will swell in you like carne sorrow |
On the world invaded by so many muzzles |
In the Paris of the dogs I go with a light soul |
Oh my sister Violence Oh my sister weariness |
O you young and beautiful entangled in your charms |
You have to make love like you go to study |
The eyes towards the gardens where the weapons bloom |
Weapons, as an aesthetic of loneliness |
Weapons, like a sinister English composition |
WHAT DO YOU MEAN, GUN? |
I feel we are coming |
Trains full of brownings, berretas and black flowers |
And florists preparing bloodbaths |
For colortv news |
Blood amps up all that's good |
Blood is profitable in technicoloring |
And I'll show you green blood when it comes to questioning |
I know flowers of love that polenate the wheat |
And who make you a bread that you eat on your knees |
A bread of living flesh that one would love |
How one loves a child who hides her assets |
And who touches them a bit like stroking a weapon |
One finger on the trigger and the rest at bay |
And then let your Parma violet become iridescent |
Mauve child of my silence and my law |
Weapons, like a bread on the board aesthetic |
Edged weapons like the white dawn in Paris |
This dawn like the cum of absence |
WE ARE ABSENT, GENTLEMEN! |
Love always love Ah! |
this sick love |
Like a drug you can't get off |
Like a drug that I submit to |
I am a love dealer... |
Weapons, like a smile on the other side of the head |
As a way to disarm |
Like a dog that loves you |
Weapons that lick you, that take you out, that rock you |
Weapons to Worry Worry |
And then the Fear Code to distribute |
To all who dwell with fear or whom fear dwells |
Art. |
l I'm scared |
Art. |
2 I'm scared |
Art. |
3 I'm scared |
Art. |
4 Where are the toilets? |
Weapons, as an aesthetic of loneliness |
When we are alone and armed we are no longer alone |
When we are alone and disarmed we apply to be CRS |
Love always love Ah this serene love |
This love that goes to your mouth like a grenade |
That we would make burst in some passing belly |
In some curious, idle, lovesick belly |
Weapons, like a resurrection plan |
And as for bladed weapons, we could tint them red |
In a special dye and within reach of any range |
We of another temper and a singular ecstasy |
We of Epic and Unreason |
We on the other side of the earth and phrases |
O my sister Violence O my sister Reason |
In the district of terrors children have put themselves |
Grazing on stars |
The Milky Way stared in their webs |
And the map of the sky in this district of France |
Indicated to passers-by the road not to follow |
He mist in the sky words of frost |
It was a new cinema and a dance |
That we won't be dancing for a long time. |
Nanterre |
Took himself for Paris and around the world |
Was on the beck, a thought of fever |
A desire to trouble flowers and manners |
A particular prayer, one. |
smile |
To put the cobblestones at the height of an empire |
The sand of the cobblestones has no sea to drink |
It smells like the calm tide in the troubled lecture halls |
Rescue lines are open there |
Just push a little more, just a gesture... |
Name | Year |
---|---|
Avec le temps | 2006 |
À Saint-Germain-des-Prés | 2020 |
Jolie môme | 2015 |
Le serpent qui danse (Les fleurs du mal) | 2010 |
Les anarchistes | 2017 |
Madame la misère | 1986 |
A Saint Germain Des PRÉS | 2014 |
L'amour | 2016 |
Et les clous | 2009 |
Les cloches de notre dame | 2009 |
La chambre | 2009 |
Spleen | 2015 |
Le lit | 2021 |
Ils ont voté | 1986 |
Paris-canaille | 2009 |
Et des clous | 2010 |
Quartier latin | 2021 |
Le vin de l'assassin | 2021 |
Tu sors souvent | 2021 |
La mélancolie | 1986 |