Lyrics of La ville - Charles Aznavour

La ville (original)

Un jour j’ai quitté mon village
Pour la ville, et en arrivant
J’ai cru qu’une main de géant
Venait de frapper mon visage
La ville dansait à mes yeux
Comme un ballet exceptionnel
Réglé par les forces du ciel
Animé par le feu de Dieu, feu de Dieu
De la terre semblaient jaillir
Les accords d’une symphonie
Composée de sons et de bruits
De larmes, de cris et de rires
Et les feux rouges, jaunes et verts
Semblaient vouloir réglementer
La marche plus ou moins pressée
De tout un monde bariolé
Des uniformes battaient la mesure avec un bâton blanc
Dirigeant le grand trafic de cette masse en mouvement
Ce monstre gris à mille bouches appelé métropolitain
Semblait happer ou rejeter l’immense flot humain
Je pensais attention, attention
La ville est une étrange dame
Dont le coeur à le goût du drame
Elle est sans feu, elle est sans âme
Elle est comme un gouffre sans fond
Et je restais émerveillé
De ce que j’avais découvert
Coeur battant, les yeux grands ouverts
Avec l’impression de rêver, éveillé
Sans savoir que je pénétrais
Dans le temple des illusions
Entraîné dans un tourbillon
Insensé
Quand dans la houle incessante
De la foule puissante
Une fille avec un teint de plâtre m’a dit
Viens toi qui porte en ton coeur
Les eaux fortes d’ailleurs
Sans regrets entre dans mon théâtre
Moi dans l’atroce cohue
Comme un gosse perdu
Croyant que c'était ma providence
Je l’ai suivie tout le jour
Mais dans ma nuit d’amour
Elle a ri, elle a ri, elle a ri
Attention, attention
La ville est une étrange dame
Dont le coeur a le goût du drame
Elle est sans feu elle est sans âme
Elle a brisé mes illusions
Adieu ma ville au coeur cruel
Faux paradis pour malheureux
Qui me jetait la poudre aux yeux
Pour m’empêcher de voir le ciel réel
Et dans le froid du petit jour
Si je repars désemparé
C’est dans l’espoir de retrouver
Ma maison
Mon soleil
Mes amis
Mes amours

(translation)

One day I left my village
For the city, and arriving
I thought that a giant's hand
Just hit my face
The city was dancing before my eyes
Like an exceptional ballet
Ruled by the forces of heaven
Driven by the fire of God, fire of God
From the earth seemed to spring
The chords of a symphony
Composed of sounds and noises
Tears, screams and laughter
And the red, yellow and green lights
Seemed to want to regulate
Walking more or less in a hurry
Of a whole motley world
Uniforms beat time with a white stick
Leading the great traffic of this moving mass
That thousand-mouthed gray monster called Metropolitan
Seemed to catch or reject the immense human flow
I was thinking watch out, watch out
The city is a strange lady
Whose heart tastes of drama
She's fireless, she's soulless
She's like a bottomless pit
And I stood in wonder
From what I had discovered
Heart beating, eyes wide open
With the impression of dreaming, awake
Without knowing that I was penetrating
In the temple of illusions
Dragged into a whirlwind
Foolish
When in the relentless swell
Of the mighty crowd
A girl with a plaster complexion told me
Come you who carry in your heart
Strong waters from elsewhere
Without regrets enter my theater
Me in the atrocious crush
Like a lost kid
Believing it was my providence
I followed her all day
But in my night of love
She laughed, she laughed, she laughed
Warning warning
The city is a strange lady
Whose heart tastes of drama
She's without fire, she's without soul
She shattered my illusions
Farewell my cruel hearted city
False paradise for the unfortunate
Who threw dust in my eyes
To keep me from seeing the real sky
And in the cold of the dawn
If I leave distraught
It is in the hope of finding
My house
My sun
My friends
My loves