Diam’s a répondu à mon mail
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Elle m’a dit: «Le plus dur c’est pas de réussir
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C’est de rester soi-même»
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Je grandis mais je reste le petit que tout le monde apprécie
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A l’aise dans La Cour des Grands
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Je garde le Trac dans La Vraie Vie
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On a fait de la route depuis les RC
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Flo me répète: «Oli déstresse, c’est bon t’as percé !»
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Mais je vis avec les tripes, à l’affût d’un rival
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Ils le savent quand je croise leur regard en festival
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Des flashs de fêtes, des souvenirs de rêves dans ma tête
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Promis bientôt j’arrête, à 100 ans je prends ma retraite
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Mais j’ai dû mal à assumer ma gueule sur les posters
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Flippé, car toujours pas vacciné contre la grosse tête
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Non, n’ai pas peur de la vitesse, 7 concerts par semaine
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J’aime pas trop dormir, car mes rêves sont moins biens
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Que la vie que je mène
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Et ça les choque, j’suis ce gosse indomptable
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J’rappe à New York, j’ai traversé la carte postale
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Dire que je peux pas le faire, c’est presque insultant
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Moi j’pourrais partir faire la guerre avec un cure-dent
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Qui pourra nous stopper? |
Même pas le cancer
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Même pas un psychopathe qui me kidnappe
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Ou me braque à la fin d’un concert
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Moi j’ai qu’le rap, poto
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Donc comprends que ça me concerne
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J’passe au dessus des clashs et des gars qui crachent
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Sur moi et mon frère
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Je leur ferai pas d’fleur, j’suis plus ce jeune rappeur en herbe
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J’lâchais déjà des couplets barges à peine dans le placenta d’ma mère
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Et je nous revois, et je nous revois tous dans la maison
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Famille moyenne, quartier pavillonnaire
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Aujourd’hui ils pensent tous qu’on est devenus millionnaires
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Et le pire, c’est qu’ils ont raison
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Mais j’arrête pas de penser à la galère des gens proches
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J’culpabilise du moindre putain de centime que j’empoche
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J’achète pas grand chose, même celles qui me sont utiles
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Non c’est pas de l’humilité, je me sens juste pas légitime
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J’m’excuse auprès de ma famille, à qui je manque pour être honnête
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Auprès de ma copine, quand je suis avec elle sans y être
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Auprès des artistes que j’ai envié, au point de les détester
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De l’autre côté de la barrière, j’avais trop peur d’y rester
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J’m’excuse auprès de mes amis pour les anniv' que j’ai raté
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Pour toutes les fois où on leur parle de moi, pour ces trucs que j’ai pas fait
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J’m’excuse auprès de mon frère, que mon mental use
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Prends le temps pour toi, descends enfin de la montagne russe
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Cette histoire est quasi magique, au point de faire croire que c’est facile
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Ils nous voient comme un bug dans la machine
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Le soutien et l’espoir de toute la ville
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Mais devant le miroir, je reste fragile
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Des milliers de femmes et de fans que mes textes accompagnent
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Et c’est l’amour qui gagne quand on remplit des salles
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Je sais pas si t’imagines
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Je me sens bien, j’crois que je deviens un homme
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J’ai fait plein de fois le tour de la France
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J’attends encore mon maillot jaune
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Paraît que j’suis simple, mais c’est parce que le succès m’effraie
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Mon manque de confiance m’empêche de m’dire
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Que c’est moi qui l’aie fait
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Maladroit, dans mes poèmes y’a des fautes d’orthographes
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L’impression d'être un Kardashian depuis que mon père signe des autographes
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Notre public, une famille qui se serre les coudes
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En cachette, j’imagine, ton sourire quand tu m'écoutes
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Au fait, Oli regarde, ouais tout va bien ici
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Arrête un peu de pleurer le soir, je te jure qu’on a réussi
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Arrête ta fixette sur la mort, tu les as tes disques d’or
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Râle pas trop sur les parents, tu comprendras qu’on avait tort
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Des erreurs à commettre, des amours à connaître, c’est fou
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Je peux pas dire «Qui l’aurait cru ?»
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Car tout le monde croyait en nous
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Je t’aime mon frère, pour moi t’es Michael Jackson
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Quand est-ce que s’arrête ce rêve?
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J’ai peur que le réveil sonne
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La vie de rêve, hein?
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Alors ça y est, vous y êtes?
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Et qu’est-ce que vous allez faire de votre vraie vie?
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C’est laquelle votre vraie vie d’ailleurs?
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La vraie vie, la vie de rêve
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On comprend plus rien
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Vous l’avez fait alors, après tout ce temps
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On était venu en guerre, et on repart en paix
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Merci à tous les anges gardiens qui nous surveillent
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J’ai beaucoup de mal à réaliser qu’on l’a fait |
Donc, je me pince le bras à chaque fois que je monte sur scène
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Papa, partage avec nous la réussite
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Maman, m’a vu en costard aux Victoires de la Musique
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Je me sens comblé, le temps n’est plus compté
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On s'était pas trompés, car les Zéniths étaient complets
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J’suis dans l’immobilier, appelle-moi Monsieur
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Rolex au poignet, mon temps est précieux
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J’ai partagé la thune avec les démunis
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J’ai vendu plus d’albums qu’il n’y a d’habitants dans ma ville
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Donc je ne veux plus de clashs, de rage, de jalousie
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Y’aura un autre album, t’inquiète j’ai pas encore tout dit
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J’distribue la lumière, j'écrase toutes mes frayeurs
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J’envie plus les autres artistes, je leur souhaite le meilleur
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La cuisson fut très lente, aujourd’hui je savoure
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J’ai fait beaucoup d’argent, maintenant je veux faire de l’amour
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Et que ça dure toujours, au fait Orelsan:
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C’est sans rancune tout court
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On vous avait dit d'être à l’heure, artistique est la chaleur
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Dans son entièreté
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Les gens écoutent nos sons avec le cœur
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Des principes et des valeurs, c’est ma plus grande fierté
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Donc y’aura pas d’histoire de viol, pas d’histoire de vol
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Pas de baston, car le premier qui frappe n’est pas un homme
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Pas de potes arnaqués, ou d’associés qu’on abandonne
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Pas d’alcool sur le sol, ou de coke dans les loges
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Pas d’histoire de triche, sur tous les chiffres de nos disques
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Pas d’histoire de fisc, ou de problèmes avec les flics
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Je dois être un exemple, j’ai pas peur de jouer mon rôle
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Parce qu’y’a beaucoup d’enfants qui écoutent du rap dans les écoles
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Artistes paumés, managers cokés, comprends qu’avec Oli on préfère se mettre sur
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le coté
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Dans notre ville, son calme et sa beauté
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Loin de la capitale, cette bombe qui veut nous sauter
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Et le milieu nous regarde de travers
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Comme si on venait de débarquer par le chemin de Traverse
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J’vais partir dans le sud, refaire ma vie en campagne
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J’vous laisserai noyer vos mensonges dans vos coupes de champagne
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J’vais m'éloigner un temps, loin de leurs sales histoires
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Refaire des apéros avec les potes, le samedi soir
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Jouer aux jeux vidéos, tout l’après-midi
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M’allonger avec une fille, pour rallonger la nuit
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Je retourne à la vraie vie, j’appuie sur pause
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Il y a quelques temps j’ai craqué
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J'étais pas loin d’me foutre en l’air
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Ma boussole était déréglée, j’ai perdu la tête et le nord
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Je perdais connaissance à la fin des concerts
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Je supportais plus les photos ou les remarques de mon frère
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Quand mon esprit parlait, mon corps, lui, disait le contraire
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Alors j’ai ralenti, et puis j’ai compris
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J’avais le cœur trop vide, et la tête trop remplie
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Maintenant je vais mieux, mais j’ai besoin d’air
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Je serai toujours une main tendue si tu as besoin d’aide
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Merci encore à notre public, même si je l’ai sûrement trop dit
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Vous êtes tous les auteurs du scénario de nos vies
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Je n’aurai plus d’ennemis, j’ai détruit le glaive
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Mon arbre a bien grandi, il est rempli de sève
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Cette histoire est magique, et ne sera pas brève
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Donc je pense à l’avenir et ce qu’il me réserve
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Je ressens la fatigue, bientôt viendra la trêve
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Si je saute dans le vide, Oli est mon trapèze
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Voilà un nouveau cycle, quand celui-ci s’achève
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De la vraie vie, à la vie de rêve |