Les choses dont je suis témoin jour après jour
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Sont du genre à entamer votre foi en l’humanité
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Mais je continue de croire en Dieu
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Je suis persuadé que, quoi qu’il nous arrive, que ce soit de bonnes choses ou
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de mauvaises choses, elles sont toutes le fruit de la volonté de Dieu
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Vitry, chaleur ambiante
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Été 78, on m’chuchote dans l’oreille une sourate
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J’suis prêt à sortir d’la clinique
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Dernier enfant qu’une mère espérait d’avoir
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La pauvreté, c'était loin d'être gagné vu l’départ
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Début des années 80, c’est les années Mitterrand
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Nous avec nos premiers délits, on s’faisait les dents
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Jouer avec des ballons crevés
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Tu voulais un vélo, va l’voler
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Ou toute ta jeunesse, tu vis avec c’regret
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J’allais à l'école au rez-de-chaussée
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J’laissais la fenêtre ouverte en partant
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L’week-end j’faisais courir l’gardien et son berger allemand
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Hiver 92, c'était dur en Stan Smith
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Toutes les cinq minutes tu déclines ton état-civil
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Jeune énervé, d’lacrymo aspergé
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C’est pas pour rien si aujourd’hui, j’suis une cible potentielle pour les RG
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Qui n’avait pas un casier
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Dans mon jugement, cotisez-vous et faites déplacer Maître Vergès
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Printemps 96, les anciens prématurés
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On était plein et méchants, on en profitait
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Les mecs d’notre âge on les faisait flipper
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Calibrés, inconsciemment d’un mauvais geste on pouvait tuer
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On était socialement morts, on arrachait tout
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Traîne pas avec nous petite fiotte, allez va chialer maman
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Les bécanes, on les vole, on les casse, on les crame
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Ces années-là m’ont valu quelques points d’suture sur l’crâne
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J’ai trouvé l’or dans la chambre des parents dans l’pavillon, en une grimpette
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J'étais commerçant en drogues diverses
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J’ai fait un peu d’racket
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J’aime les coups, les grands, les petits, les tuyaux percés
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Si t’as un plan poto tu m’appelles
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C’est l’jour où on bannit les traîtres, c’est un jour de paix
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C’est un jour de paye, c’est
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C’est l’jour J, mets tes talons
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Le jour où t’arrives dans ma ville, tu vois des impacts de balles sur les
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panneaux
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Sur les camions, des tags 113, Mafia K'1 Fry
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C’est un jour de deuil, un jour d’célébration
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C’est un jour pas comme les autres
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Le jour où moi et mes potes, on s’barre sur un yacht
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Le jour où on perfore, rappelle-toi d’ce jour
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Comme étant l’jour où on n’oublie personne
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Depuis mes seize ans, j’ai l’alcool mauvais, j’ai des trous noirs
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On m’raconte le lendemain mes péripéties au phone
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J’prends tout à la légère
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Possible frère qu’tu voies l’une de mes gaffes un d’ces quatre
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Sur Dailymotion
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C’est pas nouveau, j’ai l’mors, grillé de Garonor
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Jusqu'à Bruxelles, Gare du Nord
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Via le red quarter Meda, la misère Mesdames
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Faut pas pleurer si votre fils est parti chiner du cuivre avec morray
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Automne 98, les aides sociales on n’en veut pas
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On dort debout comme les plaidoiries d’un avocat
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Un ennemi d’l'État, la tournée d’Idéal J
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On a rappliqué en volant la SCNF, la RATP
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J’avoue, avec du recul, on était un peu barges
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Prêts à louper l’dernier train, à s’taper trois heures de marche
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Avec plus de vice que l’personnel d’un bar à tapins
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Plutôt crever que d’installer sa tente sur l’canal Saint-Martin
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Puis vient les années 2000, devine
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Les disques on les bicrave par mille, le chiffre exact c’est 500 000
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Ce soir les enfants, y aura du pain au souper
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Sans l’savoir à c’t époque, le rap, on l’a ressuscité
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LOL, le rap c’est facile, j’rappe comme un gogol
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Le succès on s’y fait, la fierté d’la cité
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J’peux m’permettre de l’dire
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Personne pouvait comprendre ne serait-ce qu’un instant, c’qu’on était en train
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d’vivre
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Mais autour de moi, tout l’monde a du mal et tire la langue
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C’est juste un coup d'épée dans l’eau à la longue
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Pour satisfaire les petits neveux, la daronne
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Qu’tu l’veuilles ou non, dans ton entourage, le quartier, t’as un nouveau rôle
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C’est l’jour J, mets tes talons
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Le jour où t’arrives dans ma ville, tu vois des impacts de balles sur les
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panneaux
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Sur les camions, des tags 113, Mafia K'1 Fry
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C’est un jour de deuil, un jour d’célébration
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C’est un jour pas comme les autres
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Le jour où moi et mes potes, on s’barre sur un yacht
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Le jour où on perfore, rappelle-toi d’ce jour |
Comme étant l’jour où on n’oublie personne
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Le rap m’a beaucoup fait voyager
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Des émotions démesurées comme ce stade plein à craquer à Alger
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J’veux pas oublier mon pote du fond d’la classe
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J’pense à toi, renoi
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Les années noires, toutes les affaires avec moi
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2003, dans ma carrière, des hauts, des bas
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J’me suis juré d’foutre la merde
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Des ghettos, moi j’y crois
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J’passe à la télé, préviens tout l’monde même les voisins
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C’est plus tard qu’j’ai compris qu’tout ça, ça servait à rien
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À part si tu veux t’afficher
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Difficile voire impossible d’faire tomber les vieux clichés
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Mais bon, j’prends sur moi en attendant d’me faire la belle
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On est partis d’un gang on en a fait un label
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2007 j’suis dans mon stud'
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Tout l’monde sait qu’j’dors pas
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Pose pas tes mains sur les machines, mec, tu vas t’brûler les doigts
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Des potos derrière moi, on est en phase après deux morceaux bouclés
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J’file manger un bout chez l’Byle-Ka d’en face
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Ouais, on prend beaucoup moins d’risques
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Mais j’ai choisi la façon la plus difficile pour devenir riche
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Tout c’temps-là j’suis resté moi-même, j’vous l’jure
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J’prends la vie comme elle vient poto, jour après jour
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C’est l’jour J, mets tes talons
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Le jour où t’arrives dans ma ville, tu vois des impacts de balles sur les
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panneaux
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Sur les camions, des tags 113, Mafia K'1 Fry
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C’est un jour de deuil, un jour d’célébration
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C’est un jour pas comme les autres
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Le jour où moi et mes potes, on s’barre sur un yacht
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Le jour où on perfore, rappelle-toi d’ce jour
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Comme étant l’jour où on n’oublie personne
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Jour après jour |