Elle m’a donné rendez-vous sur le palier, profondeur sous-sol
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Foldingue professeur, elle m’a fait rater l'école
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Retenu ma respiration, elle m’a fourré dans la dope
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La dope me tente, les taupes et les stops?
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Main dans la main sur des kilomètres on s’est plu l’un l’autre
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Elle m’a marqué au fond, compris comme un vrai pote
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Elle m’a fait tourner la tête dans le brouillard
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Elle m’a fait délirer, elle m’a mis d’humeur noire certains soirs
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Mais elle, je l’aime, oblige à crier ma haine
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Vidé le corps comme un raclo au Bois de Vincennes
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Elle m’a levé d’bonne heure pour forcer le bonheur
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On s’est dit oui pour le pire et l’meilleur
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Le plus souvent elle t’enrôle dans ses rangs pour l’grade du plus vaillant,
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tu veux l’rôle
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Mec tu rôdes souvent dans ses plaines arides à risquer
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À braquer, à fumer de la weed sans démarquer
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T’es masqué, voilé, sur un fil au bord du gouffre
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Tu souffres, tu t'étouffes, mais qui pouffe de rire poto?
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C’est elle, la traumatisante, la déconcertante, oppressante loi des ruelles
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Pour ma part elle m’a eu Général à nos jours
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C’est le jour où la rage pousse à faire des détours
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Mais pourquoi pas un séjour à l’ombre ou ailleurs, mon rêve c’est d'être
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ailleurs
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Faudrait pas qu’on finisse buté au fusil mitrailleur
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Par ailleurs elle prend mes potes, fait capoter mes jackpots
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Nargue le temps, tu perds ton temps, ici tu perds ton temps
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Les putains de conseils de la rue moi j’en veux plus
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C’est «faites vos jeux, les dés sont lancés, rien ne va plus.»
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Je l’aime et j’la porte dans mon cœur même si parfois elle est dure
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Quand elle foudroie mes frères et mes sœurs
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Elle m’a dit: ''même si tu pars loin d’moi
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Je serais toujours là accrochée à toi comme un aimant.''
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L’hiver, vêtue de blanc ou l'été quand elle rayonne sous le soleil
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Le soir c’est avec elle que je sors, elle m’observe quand je dors
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Elle sait qu’on s’fait du mal quand on s’parle mal
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Elle m’a dit: ''viens dans le tunnel si t’es un bonhomme.''
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Comme j’en suis un je l’ai suivie, elle m’a sorti son magnum
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Elle a tiré à côté de ma tête pour m’intimider, véridique, elle m’a laissé
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repartir
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C’est ridicule parce que je la calcule plus
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Elle devient agressive, possessive, éprise de jalousie dans sa frénésie
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excessive
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Elle m’a refilé sa maladie, la haine
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Dans son labyrinthe à deux issues, elle m’entraîne à faire comme elle
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Un aller-simple pour manger la gamelle, qui sait le mektoub
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Elle avance rapide le jour de mon décès, elle me double
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Elle me trompe, elle sait comment m’feinter, m’corrompre
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Elle se fout de mes sentiments, nuit à ma santé, elle veut pas rompre
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Pendant que je bosse pour elle, elle s’empare de moi
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Pendant que je pense à moi elle décide de tout
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Quand je crois que je l’anticipe elle s’occupe de tout
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Remplace le mot 'elle' par 'la rue' et tu me comprendras d’un coup
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Elle te promet de prendre des thunes si demain tu squattes le bitume
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Et elle traîne avec l’amertume des mecs qui fument pour une thune
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Tu cherches le pourquoi de sa présence (ça c’est pas d’notre hiérarchie)
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C’est malheureux mais c’est comme ça, elle fait partie de celles qui en chient
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Elle m’fait pas perdre tout espoir, malgré elle j’reste un homme heureux
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C’est quand tu t’dis que t’as tout perdu, qu’elle fait de toi ce qu’elle veut
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Au début elle te plaira, à la longue un peu moins
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Hier quand j’pense que tu l’admirais et c’est elle qui te butera demain
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Elle travaille à la parole parce que t’as mêlé drogue, alcool
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Chez elle tu faisais des idoles quand tu prenais la parole
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Alors avec lui t’as pris conscience de ton palmarès
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J’me rappelle encore d’vos ''pépère'', on contrôle à l’aise, laisse
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Je l’aime et j’la porte dans mon cœur même si parfois elle est dure
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Quand elle foudroie mes frères et mes sœurs
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Elle m’a dit: ''même si tu pars loin d’moi
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Je serais toujours là accrochée à toi comme un aimant.''
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L’hiver, vêtue de blanc ou l'été quand elle rayonne sous le soleil
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Le soir c’est avec elle que je sors, elle m’observe quand je dors
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Elle sait qu’on s’fait du mal quand on s’parle mal |