Ani on the track
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La vérité sort d’la bouche des enfants
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Les concernés ne sont pas très contents
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Y a beaucoup d’choses à dire, du coup, j’vais rapper longtemps
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Ils sont venus m’soulever 18 jours avant mon anniversaire
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Elle supporte la peine de mes frères: ma daronne, c’est une guerrière
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Si ils t’détestent, dis-toi qu’t’as réussi (eh)
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Et si ils t’apprécient, dis-toi qu’vous avez la même vie (pah, pah)
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Et c’est vrai qu’t’impressionnes comme un lion qui rugit
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Tu parles de pe-pom et grosses sommes mais chez toi, c’est la pénurie
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Sept heures trente dans l’fond du bus, huit heures pétantes dans l’fond d’la
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classe
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Violent comme une rafale d’AK et crapuleux comme un coup d’shlass
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Une paire de la Drainée, un pull YMCMB, habitué aux photos bien avant l’rap à
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cause d’la BRB
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J’suis marié à la street, j’ai fait les 400 coups sur l’bitume
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J’veux la quitter, j’reste pas parce que j’l’aime mais juste par habitude
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J’fais la prière tous les jours, c’est ça qu'éclaircit mon cœur (eh)
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J’suis v’nu trop sûr de moi, j’partirai comme le vainqueur |
On est sérieux mais on parait fou comme Crash Bandicoot
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Tu penses que la prison, c’est simple mais c’est plus pareil quand t’y goûtes
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Quand ça va mal, on s’en r’met à Dieu et à personne d’autre
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La base est toujours plus solide quand ça monte crescendo (toujours)
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J’veux quitter c’monde avant ma mère, si elle part, j’m’en r’mettrai pas
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Elle m’a appris à rester droit et vu faire mes premiers pas
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Dans la ville d’puis les années 70, famille Ben Mansour
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J’viens d’là où ça pète ta vitre si tu t’arrêtes au carrefour
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Les grands d’ma cité s’enregistraient sur Audacity
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C’est grâce à Tom Sawyer qu’on connait le Mississippi
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J’fais cogiter les mecs de 40 comme les mecs de 16 piges
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Mon écriture est tellement haute, peut-être qu’elle t’donne le vertige
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Mes textes sont réels: quand j’rappe, t’as des images dans la tête
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Tends la main à personne, p’t-être qu’ils vont partir avec
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J’allais à la boulangerie pour acheter des Mister Freeze (grr)
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Aujourd’hui, mes potes vont à l'épicerie pour un peu d’tise
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Ou bien ils sont dans l’biz', c’est triste mais qu’est-c'tu veux qu’on dise? |
Trois heures du mat' sur l’autoroute, c’est l’Sheitan qui conduit
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Quand j'étais p’tit, dimanche matin avec ma mère, j’allais au marché
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J’voyais qu’les bâtiments, j’avais même pas l’droit d’quitter l’quartier
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J’ai passé l'éponge tellement d’fois qu’j’ai fait toute la vaisselle
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Le sang n’passe plus entre eux et moi, y a eu un AVC
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On écoutait Lacrim avant l'époque de «Luca Brasi»
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Dans l’bâtiment, il faut une clim', il fait grave chaud dans l’hazi
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Ils parlent de hess, ils savent pas c’que c’est la CAF
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Télé, canapé, Play 2: on f’sait un squat dans la cave (haha)
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Seul d’vant la caméra mais dans ma tête, on est bezaf (ouais)
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J’suis Tunisien, j’suis fier de mon pays comme un DZ
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J’aimerais libérer toutes mes frères comme Mandela Nelson
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On est en place depuis 15 ans comme Angela Merkel
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Et oublie pas qu’au poste ou l’pénave, c’est la plus grande balance
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Lui, il prétend être ton pote, il veut t’freiner quand t’avances
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Malheureusement, j’suis détesté comme un schleuh au Maroc
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Ou un mec qu’a un potager tellement il met des carottes |
Ensemble Lakdar, casquette sur l’té-c', big up au 6.9 la trique (ouais)
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On vole tout dans ta baraque comme l’Occident en Afrique
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C’est impossible de battre quelqu’un qui n’abandonne jamais
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On pensait d’jà au paquebot à l'époque où on ramait
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J’suis rapide comme Adriano sur PES
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Ou un mec qui cale son bigot quand il entend l’hesses
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Et pour connaître la vie d’luxe, il faudra cravacher
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Eux, ils ont pas tué la bête, ils pensent au steak haché
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Heureusement qu’j'étais là pour moi quand personne ne l'était
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Y a rien d’plus important qu’rendre fière celle qui m’a allaité
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Toi, tu m’parles d’amitié, j’aime pas trop ta mentalité
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Si y a une fille devant toi, sur ma mère que tu vas m’rabaisser
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J’dis que la vérité, du coup, j’suis détesté par la majorité
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Tu r’tiens quand j’ai fauté mais pas quand j’t’ai aidé
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J’ai des priorités, des valeurs qui font qu’j’viendrais à ta rescousse
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Toi, tu t’réjouis de mon mal et tu m’dis que c’est l’mektoub
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Chaque malheur cache un bienfait car on apprend quand on tombe
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Aujourd’hui, ils m’crachent dessus, ils m’aimeront tous dans ma tombe |
Punchline sur punchline, tu sais même plus laquelle ret’nir
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C’est comme un boomerang: bien lancé, tu sais qu'ça va r’venir
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Pour pas finir déçu, tous les jours, on s’attend au pire
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Même quand j’ai tort, j’ai raison donc c’est difficile de m’contredire
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On changera jamais comme le 306 savane
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J’irai nulle part si tu fais rien, frérot, c’qui paye, c’est le travail
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Tensions entre la police et nous sont électriques depuis Zyed et Bouna
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J’aime la bagarre, écoute ce texte, chaque phrase, c’est une Bounia
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Mon curriculum vitae: caille-ra à la muerte
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On s’laissera jamais marcher d’ssus, c’est une histoire de fierté
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Si tu fais l’premier pas, prépare-toi à marcher des heures
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Balafré par la vie, faut plus que des médocs pour la douleur
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On m’a pas appris à parler mais on m’a appris à m’taire
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On m’a pas appris à r’noncer mais on m’a appris à l’faire
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Moi, j’connais des raclis, elles sont en caille comme Lara Croft
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Savent manier des fusils à pompe et des Kalashnikov
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J’suis en garde à v', on dirait qu’les photos sont prises par un polaroïd |
Jugement et mandat d’dépôt, ça d’vient un polar horrible
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J’représente la rue comme une paire de Cortez
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Narvalo, c’est les cités d’France, pas les ghettos new-yorkais
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2010, on portait tous des shorts à fleurs
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On avait deux traits sur la tête quand on sortait du coiffeur (hein)
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On en a passé des hivers avec des chapkas
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Quand la rue t’a entre ses mains, gros, tu t'échappes pas
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Eh, les soucis s’empilent comme dans Tetris
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J’sors d’un problème et j’en rencontre six
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C’est pour mes Soninke, pour les, tous les Big Army (hein)
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J’fais ce son pour les frères au hebs et tous ceux au tard-mi
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Les bâtons dans les roues n’font pas d’effet donc ils veulent mettre la forêt
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Fais pas la 'caille, t’en n’es pas une, sinon, frérot, ça s’saurait
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Ils veulent enfermer toute ma fratrie comme les Dalton
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La rue, c’est pas un jeu, à t'écouter, tu parles à quatre tonnes
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Eh, frérot, calme-toi, tu mords pas, t’aboies
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Quatrième coup d’poing dans la tête, appelle-moi Rocky Balboa
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La vérité sort d’la bouche des enfants
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Pose-toi des questions si, quand t'écoutes le son, t’es pas content |