2.6.0 city gangsta
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La vérité sort d’la bouche des enfants, les concernés ne sont pas très contents
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Y a beaucoup d’choses à dire du coup, j’vais rapper longtemps
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Si tu leur donnes ta confiance, tu la retrouveras par terre
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Il pense déjà à t’poucave quand il s’assoit dans l’Partner
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C’est triste à dire mais on est trahi que par ses proches
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Fais pas l’blindé mon pote ou tu s’ras trahi par tes potes
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J’fais ce son pour les vaillants, mentalité anti-balances
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Viens pas jouer avec la rue si tu peux pas suivre la cadence
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Perte de temps ou perte de biff, c’est la même chose
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Un client c’est un client, même si ils prennent pas la même dose
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Ils appellent ça «gardien d’la paix», moi, j’appelle ça des monstres
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Mais gros, faut reculer les ennemis seulement quand tu les montes
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Ils diront qu’j’rappe à l’ancienne, ils sont noyés dans l’futur
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La vérité éclate toujours sauf quand ça parle de bavure
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J'écris jusqu'à pas d’heure, j’ai l’inspiration du sommeil
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On arrête pas c’qu’on entreprend tant qu’on touche pas le sommet |
Braquage à main armée, règlement d’compte à l’Opinel, bienvenue chez nous,
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77 criminel
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On dit souvent qu’l’histoire est belle quand la fin est tragique
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J’arrêterai l’rap, le jour où j’ferai un classique
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Pour l’instant, j’t’invite à écouter la suite, faut qu’tu dégustes le son,
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t’es qu'à la moitié d’l’assiette
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Et j’en place une pour tous les khos à, pour ceux qui disaient: «Tu réussiras pas vu qu’t’es un arabe»
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J’ai pas d’ennemis à part moi-même, j’te dirai pas mon prénom mais j’aurais dû
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m’appeler Mohammed
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Ils ont des choses à prouver, mais sans l’vouloir, bâtiment délabré,
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ça pue la pisse dans l’couloir
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On a grandi dedans et on a l’habitude, au bout d’un jour chez nous,
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tu diras qu’t’as connu la vie dure
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Quand j’rotais à l'école, j’disais «hamdoulah» et pas «pardon»
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Ça choquait la maîtresse donc elle m’faisait porter le fardeau du fou
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Isolé des autres, solo dans sa tanière, les musulmans sont discriminés et ça
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date pas d’hier
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J'écris ça pour les banlieusards, j'écris ça pour les vrais, pour ceux qui |
f’saient l’dégradé en 2010 avec les deux traits
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À l’ancienne, on portait les t-shirts «Banlieue 77», maintenant, c’est Gucci,
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LV, on fait partie d’la jet-set
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On dit qu’l’habit n’fait pas l’moine, on m’a dit qu’les gros sons du rap,
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ils s’ront jamais faits par moi, ah ouais?
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«Chez nous, c’est la campagne», viens dans l'77, on t’assomme, à l’hôpital,
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j’t’accompagne
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On m’a dit qu’le zinc s'était fait péter, j’savais qu’y allait avoir une
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perquis', j’suis monté chez lui pour enlever tout c’qu’il y avait
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On a trop saigné l’pavé, sur les murs, nos blases sont gravés, chez nous,
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ça s’rentre dedans pour un regard de travers
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Grandi dans les cités, grandi dans l’partage, les mecs de chez moi,
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ils s’unissent pour qu’on pète tous le pactole
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C’est pas pour les traîtres mais c’est pour les vaillants, pour ceux qui en
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course-poursuite, manient très bien le volant
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On roule en Clio, on s’comporte comme si on roulait en Audi, il en faut peu
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pour être heureux, gros, on vient des taudis
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TN, survêt' crocodile, la sère-mi, c’est ma meilleure amie, 2005: |
mes parents vendaient des vases en céramique
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Sur la Play' 2, on jouait à San Andreas, sur une feuille déchirée,
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on notait tous les codes de triche
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Sur la route du succès, j’v-esqui' tous les péages, j’suis v’nu avec zéro dans
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les poches mais j’suis v’nu pour être riche
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Range les liasses à papa, t’impressionnes personne, j’traîne avec des mecs
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qu’on fait rentrer plus d'100K en liquide
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Espèce de gros menteur, tu nous auras pas, tu fais l’mec respecté partout dans
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ta cité, on sait pas t’es qui
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Eh, la vérité sort d’la bouche des enfants, en écoutant ce son, tu pourrais
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dire qu’j’ai trente ans
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Les concernés ne sont pas très contents, y a beaucoup d’choses à dire du coup,
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j’ai rappé longtemps
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Pour les mecs qui cabrent en bécane, qu’ont pas peur de tomber, ceux qui sont
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plein aux as mais qui ont jamais bombé
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Aujourd’hui, c’est l’monde à l’envers, les pauvres font croire qu’ils sont
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riches pour impressionner des filles, ces pélos, ils s’inventent des vies
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Le regard des gens, on s’en fout, j’allais au collège avec une paire d’Asics |
pleine de trous
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Quand j'étais à sec, j’allais à Clignancourt, j’achetais des affaires neuves
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pour aller en cours
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Dans l’rap, j’suis pas v’nu tout seul, c’est les grands qui m’ont porté,
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tu veux aller où sans la force de ton quartier?
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C’est pour les mecs du square, c’est pour les mecs d’la tour, 2.6.
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0 city gangsta et tous les mecs du four
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77 criminel, et toutes les cités d’France, aujourd’hui, on est bien mais on a
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kiffé notre enfance
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Pour eux, j’suis plus un rappeur, j’suis devenu un poète
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Tout est bien qui finit bien donc j’vais rester muet
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La vérité sort d’la bouche des enfants, pose-toi des questions si quand
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t'écoutes le son, t’es pas content |