| Il n’y a pas d’hommes dans les coulisses
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| Ils ne comptent pas et leur plaisir s’accroît
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| De leur plaisir, ils font des croix
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| Des croix sur lesquelles ils se hissent
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| Ils en descendent inassouvis
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| Portant des yeux d’anacondas
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| Sur les coulisses où on s’active
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| Et d’où dépassent des queues de rat
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| Il n’y a pas d’hommes dans les coulisses
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| Malgré l’artillerie, leurs longs bras
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| Malgré l'étalage de faiblesses
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| C’est au portail qu’on les reçoit
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| Et c’est au portail qu’on les laisse
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| À cause des odeurs qui persistent
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| Ils ont beau dire qu’ils se nettoient
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| Ils boivent tous le même vieux vin triste
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| Même ceux qui pensent qu’ils ne boivent pas
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| Il n’y a pas d’hommes dans les coulisses
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| Il y a des sièges partout des lampes
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| Des poudriers, du linge qui trempe
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| Il y a des bêtes souvent des chats
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| Et des filles fortes qui répètent
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| Des rôles qui ne les lâcheront pas
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| Mais des hommes, on n’en verra pas
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| Certains rôdent près de la fenêtre
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| Les autres sont devant la scène
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| Ils regardent et ils rapetissent
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| Attendant qu’un rêve les foudroie
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| Il n’y a pas d’hommes dans les coulisses
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| Et pas de ficelle à leurs doigts |